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Entretien avec Hamid Chabat à l'occasion des législatives du 7 octobre 2016 : L'Istiqlal n'a cessé d'incarner la conscience vive de la nation pendant 90 ans
Le pôle information du Parti de l'Istiqlal qui comte les journaux « Al Alam » et « L'Opinion », le site « Istiqlal Info » ainsi que « Radio Istiqlal » et «Istiqlal TV» a accueilli, lundi dernier, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, pour un entretien ouvert et exhaustif à l'occasion des législatives du 7 octobre 2016, au cours duquel M. Hamid Chabat a clarifié nombre de points et exposé les grandes lignes du projet du parti au cas où celui-ci remporterait la première place et se verrait confier la responsabilité de diriger le gouvernement. Le S/G a ainsi commencé par rappeler la position constante et immuable du parti en faveur de l'édification de l'Etat de droit et la consolidation de la démocratie à l'instauration et la consécration de laquelle il a grandement contribué dès l'aube de l'indépendance puisque, à titre d'exemple, c'est à l'Istiqlal que revient le mérite de la promulgation du Codes des libertés publiques en 1958 qui reconnaît le principe de pluralisme politique et syndical et associe la société civile à la vie publique. Il a souligné, d'autre part, que le scrutin de cette année revêt une importance particulière en ce que c'est le 2ème du nombre sous la Constitution de 2011 et la première consultation du genre, pour le parti, sous sa nouvelle Direction, ce qui n'est pas peu au niveau interne, avant d'énumérer les grandes mesures et plus importantes dispositions prises en vue de ces échéances depuis février dernier, qu'il s'agisse de l'élaboration détaillée du programme électoral, du choix des candidats en vertu de la démocratie interne et d'élections régionales transparentes, ou de l'organisation logistique et autres dispositions dont l'adoption d'une méthodologie encourageant la compétitivité entre régions, le bannissement de la rente politique et du legs des positions et privilèges... Concernant la hiérarchisation de la liste nationale du parti réservée aux jeunes et aux femmes, M. Chabat a, toutefois, reconnu que l'Istiqlal a consenti, comme à son habitude d'ailleurs, une dérogation en accordant la préférence aux provinces sahariennes, pour des raisons politiques et électorales évidentes, à savoir qu'il s'agit d'abord de la cause nationale première et d'une question prioritaire pour le parti et, ensuite, parce que ce dernier occupe la première place sans conteste dans ces trois régions du Sud et assume la présidence des Conseils régionaux de deux d'entre elles (Dakhla-Oued Eddahab et Laäyoune-Sakia El Hamra), d'où le choix porté sur Cheikh Myara comme tête de liste des jeunes. Pour ce qui est de la liste féminine, le S/G a indiqué que la Direction du parti a choisi Saïda Aït Bouali en raison de ses longues années de combat et de militantisme au sein de l'OFI (Organisation de la Femme Istiqlalienne) et au niveau de la ville de Marrakech, soulignant toutefois que tous les militant (e) s istiqlalien (ne) s méritent d'être têtes de liste ou, à tout le moins, de figurer dans celles-ci mais que vu le nombre restreint de sièges à pourvoir et que la loi prévoit 60 candidates pour la liste des femmes et 30 candidats pour celle des jeunes, l'on ne peut aller au-delà... S'agissant, d'autre part, des conditions requises pour des élections honnêtes et transparentes, M. Chabat a affirmé que le parti suit l'opération de près, comme il le faisait lors des précédents scrutins, que du moment où il a choisi de participer à la compétition, il sait pertinemment qu'il s'expose à diverses machinations, comme cela a déjà été le cas par le passé, mais que, dans tous les cas, l'Istiqlal n'a cessé d'incarner la conscience vive de la nation pendant 90 ans durant lesquels il a tenu bon et fait face à tous les défis, rappelant que la requête du parti concernant la création d'une commission indépendante chargée de superviser les élections s'est finalement avérée pertinente au regard de tous, notamment au vu des divergences de points de vues et des difficultés techniques que connaît celle actuellement en place sous la férule du chef du gouvernement, lequel mène la campagne électorale au nom de son parti tout en présidant la commission censée superviser les élections, ce qui perturbe passablement les citoyens et toute l'opération de votation et donne l'impression d'une confusion des responsabilités. Il a, cependant, affirmé que le Parti de l'Istiqlal ne craint nullement les difficultés en raison de la longue expérience des istiqlaliens et istiqlaliennes en ce domaine, lesquels combattront toute irrégularité constatée dans n'importe quelle circonscription et ne toléreront aucune intervention de quelque partie ou milieu que ce soit, invitant par la même occasion tous les militant(e)s à signaler toute irrégularité qu'ils constateraient au siège central du parti qui prendra, illico, les mesures et dispositions qui s'imposent. Sur un autre chapitre, le S/G a indiqué que le parti a fait vœu de mener des élections propres avec un programme intégré et réalisable placé sous le signe de « Contrat pour la dignité », lequel résume le désir et la volonté du parti de consacrer la justice sociale, l'égalité des chances et la possibilité pour le citoyen de vivre dans la quiétude quant à l'avenir de ses enfants et de ses petits enfants. S'agissant du recours de certains partis à des bureaux d'études ou à la transcription des programmes d'organisations étrangères, M. Hamid Chabat a rappelé que l'Istiqlal a choisi, dès sa création, d'être indépendant vis-à-vis des blocs et des courants extérieurs et que les véritables bureaux d'études du parti consistent en ses multiples (soit pas moins de 27) organisations parallèles et alliances professionnelles qui sont, aussi, à l'occasion, autant de remparts contre les tentatives visant à l'affaiblir et à le faire éclater, ce dont il tire toute sa force et qui explique son ancrage au sein de la société et son installation dans une dynamique pérenne et sans cesse renouvelée. D'où, poursuit-il, la réelle expérience et l'expertise avérée des cadres et compétences istiqlaliens, lesquels incarnent l'espoir du peuple marocain de sortir le pays de la crise politique et économique asphyxiante qui entrave son développement et qui touche des secteurs aussi vitaux que ceux de l'enseignement, de la santé, du travail, de l'habitat, etc. M. Chabat n'a pas manqué, non plus, de souligner à ce sujet l'étroite corrélation entre le programme électoral du parti et son grand projet d'instaurer l'égalitarisme économique et social eu égard à sa foi et son attachement aux valeurs de justice sociale et de promotion et d'émancipation du peuple, toutes couches et strates confondues. C'est dans cette optique donc, explique le S/G de l'Istiqlal que ce dernier mise, entre autres, sur la promotion et l'encouragement de l'économie sociale et solidaire, de l'agro-industrie, de l'artisanat, de la mise à niveau des PME/PMI, de l'intégration du secteur informel dans le circuit économique productif, ainsi que sur la réalisation d'un taux de croissance régulier honorable, de la réduction de la dette publique aussi bien extérieure, et qui a atteint un niveau catastrophique, que celle intérieure qui a placé nombre d'établissements publics au bord de la banqueroute. Le programme du parti a également inscrit, parmi ses priorités, la sauvegarde et l'assainissement des systèmes d'enseignement et de santé publics que le gouvernement sortant a commencé à abandonner purement et simplement en en cédant de larges pans au privé, ajoute M. Chabat qui a rappelé, à cet égard, les importantes réalisations du gouvernement de M. Abbas El Fassi entre 2007 et 2011, malgré une conjoncture régionale et internationale plutôt difficile, et qui ont consisté en le lancement d'importants chantiers économiques structurants, l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens, l'institutionnalisation du dialogue social... Il a expliqué, par ailleurs, que le parti prévoit notamment, au cas où il se voit confier la responsabilité de diriger le gouvernement, de parvenir, au bout de 5 ans, à créer 800.000 emplois, de résorber le manque d'enseignants qui est entre 2 et 6 instituteurs ou professeurs actuellement pour chaque établissement scolaire, de réduire le surnombre d'élèves par classe (jusqu'à 65 ou 70 actuellement), d'augmenter les effectifs de la Sûreté Nationale dont le déficit effarant avoisine les 80.000 éléments alors que l'insécurité et la violence ne cessent d'augmenter partout, surtout dans des villes comme Fès dont la population dépasse les 2,2 millions d'âmes et qui compte à peine 450 agents de police, mais que tout cela devrait se faire en partenariat avec toutes les institutions sans velléité de rejet ou d'exclusion, sans oublier les réformes du système fiscal dans le sens de plus de justice et d'équité ou du régime des douanes, la nécessité de rétablir la confiance du citoyen en l'administration et des investisseurs en le gouvernement ou, encore, la révision de certains accords de libre échange. Le S/G a déploré, d'autre part, les errements de certains médias et milieux consistant à faire accroire en l'existence de deux pôles politiques au Maroc, ce qui, estime-t-il, est à la fois faux et dangereux pour la démocratie et pour le champ politique national qui compte plus de 30 partis, mais qu'en tout état de cause et partant de cette prétendue bipolarité, le Parti de l'Istiqlal reste assurément la solution alternative la meilleure et la mieux indiquée, ce à quoi d'ailleurs l'opinion publique commence à croire de plus en plus fermement, a affirmé M. Chabat qui a tenu à rappeler que le Conseil national est seul habilité à trancher concernant les éventuelles futures alliances du parti avant de conclure en recommandant à ses troupes de se mobiliser et de coller aux citoyens pour leur expliquer le programme et les objectifs du parti et en invitant le peuple marocain à faire confiance et à soutenir massivement les candidats istiqlaliens en cochant la Balance sur leur bulletin de vote et en adhérant au « Contrat pour la dignité » qu'ils incarnent et s'engagent à mettre en œuvre.