Le Maroc dispose d'un système bancaire solide qui évolue en tenant compte des risques, mais son activité, sans être affectée par ceux-ci, demeure conditionnée par la croissance et le revenu des entreprises et des ménages. Le nombre global formant les établissements de crédit et organismes assimilés est de 84 entités, dont 19 banques, 34 sociétés de financement, 6 banques offshore, 13 associations de microcrédit, 10 établissements de paiement (sociétés de transfert de fonds) et 2 autres établissements. Le réseau est composé de 6.139 agences bancaires, soit un guichet pour 5.500 habitants. 6.529 guichets automatiques bancaires et, à l'étranger de 41 filiales et 18 succursales disposant de près de 1.453 agences bancaires. L'effectif des établissements de crédit et organismes assimilés s'élève à 52.448 employés. Politique de densification du réseau et d'inclusion financière Selon le rapport annuel de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib, les banques ont poursuivi, en 2015, leur politique de densification du réseau et d'inclusion financière tant à l'échelle nationale que régionale. Parallèlement, le niveau de concentration s'est davantage renforcé en faveur des banques à capital privé majoritairement marocain. En 2015, la population des établissements de crédit agréés au Maroc s'est maintenue à 84 institutions. Par catégorie, le nombre d'institutions est également demeuré inchangé. L'actionnariat du système bancaire comprend une part prépondérante de l'actionnariat privé constitué notamment de holdings de groupes privés marocains, de compagnies d'assurances, d'organismes de prévoyance sociale et de groupes bancaires étrangers. Sept banques et huit sociétés de financement sont détenues majoritairement par des actionnaires étrangers d'origine française, espagnole, américaine et jordanienne. Douze établissements de crédit, dont six banques, étaient cotés en bourse à fin 2015, représentant plus de 39% de la capitalisation boursière. A l'étranger, la population des filiales et succursales des banques marocaines s'est établie à 41 filiales et 18 succursales. Ces entités ont disposé de près de 1.453 agences, réparties à hauteur de 56% dans les pays de l'Afrique de l'Ouest, 15% dans l'Afrique de l'Est et Australe, 15% dans l'Afrique du Nord, 7% dans l'Afrique Centrale et 7% en Europe. Elles disposent également de 50 bureaux de représentation, dont 84% sont installés en Europe. Evolution des indicateurs d'inclusion financière Au cours de 2015, les banques ont procédé à l'ouverture de 231 nouveaux guichets, contre 222 une année auparavant et en ont fermé 7 contre 18. Leur réseau s'est ainsi établi à 6.139 agences. En conséquence, la densité bancaire, mesurée par le nombre d'habitants par guichet, s'est établie à 5.500. Celle appréhendée par le nombre de guichets pour 10.000 habitants ressort à près de 1,8 guichet, contre moins d'un guichet, il y a une dizaine d'années. Sur la base du nouveau découpage territorial adopté au Maroc, il ressort qu'en 2015, la région de Casablanca-Settat a disposé de 29,4% des guichets, 40% des dépôts et 64% des crédits, suivie par la région de Rabat-Salé-Kenitra avec environ 15% des guichets, 17,4% des dépôts et 16% des crédits. La région de Fès-Meknès s'est placée en 3ème rang, avec 11,3% des guichets, 8% des dépôts et environ 5% des crédits. Le taux de bancarisation de la population (Rapport entre le nombre de comptes ouverts sur les livres des banques et la population totale) s'est renforcé cette année de 4 points à 68%. Parallèlement, le nombre de comptes ouverts sur les livres des banques s'est accru pour s'établir au total à 23 millions de comptes, soit plus de 1,7 million de comptes additionnels par rapport à 2014. La couverture territoriale des guichets continue de faire ressortir un niveau de bancarisation différencié entre les régions urbaines et rurales, ces derniers restants encore faiblement couvertes. De son côté, le nombre de cartes émises par les banques a atteint 11,8 millions, soit près de 900 mille cartes supplémentaires par rapport à l'année précédente (+7,3%). En parallèle, l'élargissement du réseau des guichets automatiques bancaires s'est poursuivi avec l'installation de 295 nouvelles unités pour atteindre 6.529, soit 2 guichets pour 10.000 habitants. En 2015, la décélération de l'activité du crédit, la baisse des taux d'intérêt et le niveau encore élevé du coût du risque ont induit une baisse du résultat net des banques sur base sociale. Sur base consolidée, cette évolution sur le marché domestique a été compensée par la bonne contribution de l'activité réalisée à l'international. La hausse du crédit au secteur non financier demeure limitée à 0,8% Après une hausse de 1,8% en 2014, l'encours brut des crédits a enregistré une croissance annuelle de 2,5% à 780,4 milliards de dirhams. Cette progression, intervenue pour l'essentiel en fin d'année, a été induite par la hausse significative des prêts à caractère financier, qui ont augmenté de 18%, après une baisse de 8% l'année précédente. Hors ces opérations, la hausse du crédit demeure limitée à 0,8% contre 2,7% en 2014. Rapporté au PIB, l'encours global du crédit a dégagé un ratio de 79% en 2015, contre 82% l'année précédente. Pour leur part, les crédits en devises, représentant une part de 2,5% du total, ont accusé une baisse de 33,7% à 17,3 milliards de dirhams, après une hausse de 44,7% l'année précédente. Cette baisse est liée au repli des crédits alloués aux sociétés pétrolières et, dans une moindre mesure, de ceux destinés aux importateurs de blé. Par segment, les crédits bancaires aux entreprises non financières (publiques et privées) ont marqué un recul de près de 2%, contre une hausse de 1% en 2014, malgré la détente des taux, reflétant des facteurs de demande et d'offre. Pour leur part, les crédits aux ménages ont continué à augmenter quoiqu'en décélération par rapport au niveau des dernières années. Ils se sont établis à 252 milliards, marquant une hausse de 5,6% contre 6,1% en 2014. Cette évolution couvre une hausse des crédits à l'habitat de 5,3%, après celle de 6,3% et un redressement des crédits à la consommation de près de 5%, après une quasi-stagnation en 2014. Globalement, les crédits en faveur du secteur privé (entreprises et ménages) se sont inscrits en hausse de 2,4% à 708 milliards de dirhams, représentant 91% du total des crédits. Parallèlement, les crédits alloués au secteur public (entreprises et administrations publiques) se sont chiffrésà73 milliards, marquant une hausse de 3,7%, après celle de 1,6% en 2014, évolution liée essentiellement à la hausse des crédits aux entreprises publiques. Ceux accordés à l'administration publique ont, quant à eux, légèrement régressé. La répartition des crédits par secteur d'activité fait ressortir une prépondérance du secteur tertiaire et des ménages avec une part cumulée de 66%, suivis du secteur secondaire qui a capté près de 30% des crédits bancaires, puis du secteur agricole qui a détenu une part de 4%. Les crédits accordés en faveur des secteurs de l'agriculture et du transport et communication ont contribué positivement à l'évolution des crédits, alors que les crédits au secteur des industries de transformation ont enregistré des évolutions négatives. Les crédits accordés au secteur primaire ont connu une hausse de 15,2% à 34,6 milliards de dirhams et leur part dans le total s'est améliorée de 0,5 point à 4,4%. Ceux finançant le secteur du commerce ont atteint 47,3 milliards, accusant une baisse de 6,3%, qui fait suite à une hausse de 9,6% une année auparavant. Avec un encours de 144 milliards de dirhams, les crédits bénéficiant au secteur des industries ont accusé une baisse de 2%, après une hausse de 5,7% observée une année auparavant, leur part s'étant repliée de 0,8 point à 18,5%. Les crédits destinés aux sociétés opérant dans la production et la distribution de l'eau et de l'énergie ont, pour leur part, marqué une progression de 5,2% et ceux destinés aux industries métallurgiques ont augmenté de 12,9%. Les concours mobilisés en faveur du secteur du tourisme ont connu une baisse de 9,5% pour totaliser un encours de 16,4 milliards. La part de ce secteur dans le total des crédits a reculé de 0,3 point à 2,1%. En revanche, le secteur du transport et communication a vu son encours de crédit augmenter de 17,3% et sa part dans le total, s'établir à 4,2%. Les crédits bénéficiant au secteur du bâtiment et des travaux publics ont poursuivi leur trend baissier pour totaliser un encours de 88 milliards, en repli de 5,2%. Leur part a perdu un point à 11,2% en 2015. Suite à la hausse significative des prêts à caractère financier constatée en fin d'année, les crédits consentis aux activités financières ont progressé de 18,8% pour se chiffrer à 104,5 milliards, soit une part en hausse de 1,8 point à 13,4%. Par maturité, l'encours des crédits à court terme a baissé de 2,1%, en relation avec le repli enregistré par les facilités de trésorerie. Sa part dans le total des crédits est revenue de 34,9% à 33,4% entre 2014 et 2015. Bénéficiant de la hausse des crédits à l'habitat, les prêts à long terme se sont renforcés de 4% à 251,5 milliards de dirhams, leur part s'étant accrue de 0,4 point à 32,2%. De leur côté, les prêts à moyen terme ont vu leur encours se hisser de 5,1% à 211 milliards et leur poids a, en conséquence, progressé de 0,6 point à 27%. Hausse des dépôts collectés auprès de la clientèle L'évolution différenciée des principales ressources bancaires a induit une hausse de la part des dépôts collectés auprès de la clientèle de 1,7 point à 71,5%. A contrario, la quote-part des dettes obligataires a reflué d'un point à 7%, sous l'effet de la baisse significative des émissions descertificats de dépôt, et celle des dettes envers les établissements de crédit a reculé de 0,8 point à 9%. S'agissant des fonds propres, ils ont vu leur part s'accroître de 0,2 point à 9,1%. Après une baisse de 16,5% observée l'année dernière, les dettes envers les établissements de crédit et assimilés ont marqué un nouveau repli de 5,1% à 102,8 milliards de dirhams, traduisant notamment le recul du recours par les banques aux avances de la Banque Centrale. En particulier, les dettes libellées en dirhams, avec un encours de 61,5 milliards, se sont contractées de 11,8%, tandis que les dettes en devises, constituant près de 40% du total, se sont appréciées de près de 6,9%. Les refinancements des banques auprès de la Banque Centrale se sont établis à 23 milliards de dirhams à fin 2015, accusant un repli de 45%, après celui de 42% en 2014, ramenant sa part dans les ressources bancaires de 4 à 2%. Cet encours est constitué d'avances à 7 jours à hauteur de7milliards de dirhams, en baisse de près de 70% par rapport à 2014, de prêts garantis accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME pour 13,5 milliards, contre19 milliards en 2014 et d'avances à 24 heures pour 2,5 milliards de dirhams. Les dettes interbancaires se sont accrues, quant à elles, de 73% à 31 milliards de dirhams, sous l'effet de la hausse des emprunts de trésorerie de 132%, reflétant la dynamique du marché interbancaire, des emprunts financiers de 2% et des valeurs données en pension de 43%. Les emprunts auprès des établissements de crédit à l'étranger ont reculé de 5,9% à 17,1 milliards de dirhams. Progression des ressources de la clientèle Après avoir progressé de 6,6% en 2014, les dépôts collectés auprès de la clientèle ont enregistré durant l'exercice sous revue, une hausse de 6,4% pour ressortir à 819,2 milliards de dirhams. Il en résulte un coefficient moyen d'emploi, rapportant les crédits aux dépôts, de 95%, en retrait de 4 points par rapport à 2014. Les dépôts libellés en dirhams se sont établis à 801 milliards de dirhams, en hausse de 6,2% contre 5,8% en 2014 et les dépôts en devises, avec une part limitée à 2,2%, se sont appréciés de 17,9%, après la hausse de 63% l'année passée, qui avait été marquée par l'opération de contribution libératoire au titre des avoirs et liquidités détenus à l'étranger. L'évolution des ressources collectées auprès de la clientèle a été portée par la hausse des dépôts à vue de 6,1% à 473,5 milliards et des dépôts à terme de 7,1% à 182,9 milliards. S'agissant des dépôts en comptes d'épargne, établis à 138 milliards, ils se sont accrus à une cadence moindre que celle de l'année écoulée, soit 6,1% contre 8,1%, subissant l'effet de la baisse du taux d'intérêt rémunérant ces placements. Dépôts des MRE : 163,7 milliards de dirhams, en hausse de 5,7% La structure des dépôts est restée globalement stable comparativement à 2014. Près de 58% de ces dépôts sont à vue, 22% sont à terme et 17% sont des comptes d'épargne. Les dépôts des particuliers résidents, qui représentent 50% du total, ont enregistré une hausse de 7% à 407 milliards de dirhams, après celle de 7,5% l'année passée. Cette progression ressort à 7,9% pour les dépôts à vue, 2% pour les dépôts à terme et 6,8% pour les comptes d'épargne. Les dépôts des particuliers en devises ont reculé de près de 1% à 4,6 milliards, contre une hausse exceptionnelle de 145% en 2014, induite par l'opération de contribution libératoire au titre des avoirs et liquidités détenus à l'étranger. Avec une part de 20,1% du total, les dépôts des Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) ont enregistré une hausse de 5,7% à 163,7 milliards de dirhams, après celle de 4,4% une année auparavant. Sur ce total, les dépôts à vue ont crû de 5%, contre 7,1% pour les dépôts à terme et 4,8% pour les comptes d'épargne. Dans le prolongement de la reprise amorcée en 2014, les dépôts des autres agents non financiers ont connu une nouvelle hausse de 9,4% pour ressortir à 213,2 milliards. Leurs dépôts à vue ont augmenté de 6,1% et leurs dépôts à terme de 21,7%. Les agents financiers, constitués principalement des OPCVM et des compagnies d'assurances, ont vu leurs dépôts, plus volatiles, totaliser près de 30 milliards de dirhams, marquant une baisse de 19,9%, faisant suite à une hausse de 23,1%, l'année précédente. Pris séparément, les dépôts des OPCVM, constitués de 78% de dépôts à terme, ont marqué une baisse de 24,3% à 14 milliards de dirhams, contre une progression de 23% en 2014. Faisant suite à une hausse de 13,2% en 2014, les dépôts des compagnies d'assurances, représentant 16% des ressources collectées auprès des agents financiers, ont continué à augmenter de 8% à 4,9 milliards, dont 45% sous forme de dépôts à vue, 50% de dépôts à terme et 5% d'autres dépôts.