Décidément, les crédits bancaires jouent au yo-yo. Ainsi, après l'essoufflement général qui a marqué le secteur durant la première moitié de l'année, le voilà qui se redresse (légèrement) faisant frissonner notre secteur bancaire. En gros, les crédits bancaires se sont accrochés en cette année 2015, tirés en bonne partie par les crédits immobiliers. On l'aura donc compris, les Marocains s'endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques. À leur tour, ces dernières n'hésitent pas à grignoter des parts de marché aux sociétés de financement. C'est ainsi que les crédits bancaires ont atteint à fin novembre dernier un encours de 764,873 milliards de dirhams, soit un bond de 11,675 milliards de dirhams en comparaison à novembre 2014, favorisés par une timide reprise des crédits à la consommation, mais surtout celle des crédits immobiliers. Ainsi, selon les indicateurs clés des statistiques monétaires du mois de novembre 2015, publiés par Bank Al-Maghrib, l'encours des crédits bancaires, à la fin du onzième mois de l'année 2015, serait en hausse de 1,6% par rapport à la même période en 2014. À ce titre, le classement par objet économique laisse paraître que les crédits immobiliers enregistrent une hausse importante de 2,2% entre le onzième mois de 2015 et celui de 2014. Ils ont, en effet, atteint, à fin novembre 2015, un encours de 241,652 milliards de dirhams, en hausse de 5,117 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin novembre 2014. Toutefois, ils ont été largement impactés par un ralentissement considérable des crédits aux promoteurs immobiliers dont l'encours a marqué un recul conséquent de 5,7% d'une année à l'autre. Ce recul se traduit clairement par la morosité que connaît le secteur immobilier qui s'est tourné vers la commercialisation avec un ralentissement de l'investissement. En contrepartie, les crédits d'habitat sauvent la mise avec un encours de 178,350 milliards de dirhams, en hausse de 9,010 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin novembre 2014, ce qui équivaut à un bond conséquent de 5,3% d'une année à l'autre. Pour leur part, les crédits à la consommation ressortent avec une timide hausse, enregistrant à fin novembre 2015 un encours de 46,337 milliards de dirhams et se bonifiant ainsi d'une hausse de 5,2%, comparé aux résultats du mois de novembre 2014, souligne Bank Al-Maghrib. S'agissant des crédits à l'équipement, la banque centrale relève une petite baisse de 0,8% entre l'encours enregistré à fin novembre 2015 et celui de fin novembre 2014. Ainsi, ils ont atteint, au onzième mois de 2015, un encours de 144,173 milliards de dirhams, en net recul de 1,221 milliard de dirhams en comparaison à celui enregistré le même mois de l'année précédente. Sur un autre plan, les créances en souffrance poursuivent leur ascension fulgurante, enregistrant un encours de 57,417 milliards de dirhams à fin novembre 2015, en hausse de 5,316 milliards de dirhams comparé à fin novembre 2014. Il s'agit, par ailleurs, d'une hausse conséquente de 10,2% enregistrée à fin novembre 2015 en comparaison à la même période de l'année 2014. Par ailleurs, dans son commentaire, Bank Al-Maghrib relève que la progression du crédit bancaire reflète l'atténuation de la baisse tant des facilités de trésorerie en recul de 2,8% après une baisse de 5,6% que des crédits à l'équipement en atténuation de 0,8% après une baisse de 1,8%. S'agissant des crédits immobiliers, leur taux d'accroissement annuel est resté quasiment inchangé à 2,2% comparativement à octobre 2015 avec une quasi-stagnation à 5,3% de la progression des prêts à l'habitat. En revanche, les encours alloués à la promotion immobilière ont vu leur baisse s'accentuer à 5,7% après 5,4%. Par secteur institutionnel, Bank Al-Maghrib souligne que le crédit bancaire au secteur privé s'est légèrement accru de 0,1% après avoir enregistré un repli de -0,6% un mois auparavant. Cette évolution traduit une atténuation de la baisse des concours aux sociétés non financières privées de -3,9% en octobre à -2,7%, alors que le taux de progression des crédits aux ménages est resté quasiment inchangé à 3,5%. S'agissant des prêts aux sociétés non financières publiques, ils se sont accrus de 4,4% après 2,1% le mois passé.