La conjoncture est plutôt peu porteuse pour les emprunteurs. Cependant, malgré un essoufflement général apparent, les crédits bancaires continuent à s'accrocher en 2015, tirés par les crédits à la consommation. En effet, les marocains s'endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques. À leur tour, ces dernières grignotent des parts de marché aux sociétés de financement. C'est ainsi que les crédits bancaires ont atteint à fin août dernier un encours de 763,087 milliards de dirhams, soit un bond de 16,309 milliards de dirhams en comparaison à août 2014, favorisés par une reprise notable des crédits à l'équipement et des crédits immobiliers, mais surtout celle des crédits à la consommation. Ainsi, selon les indicateurs clés des statistiques monétaires du mois d'août 2015, publiés par Bank Al-Maghrib, les crédits bancaires, à la fin du huitième mois de l'année 2015, seraient en hausse de 2,2% par rapport à la même période en 2014. À ce titre, le classement par objet économique laisse paraître une sérieuse hausse des crédits à la consommation, qui ont enregistré à fin août 2015 un encours de 46,062 milliards de dirhams se bonifiant ainsi d'une hausse de 5,6%, comparé aux résultats du mois d'août 2014, souligne Bank Al-Maghrib. Pour leur part, vu leur valeur, les crédits immobiliers enregistrent une hausse importante de 2,9% entre le huitième mois de 2015 et celui de 2014. Ils ont, en effet, atteint, à fin août 2015, un encours de 241,051 milliards de dirhams, en hausse de 6,737 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin août 2014. Toutefois, ils ont largement été impactés par un ralentissement des crédits aux promoteurs immobiliers qui ont marqué un recul conséquent de 4,4% d'une année à l'autre. Ce recul se traduit clairement par la morosité que connaît le secteur immobilier qui s'est tourné vers la commercialisation avec un ralentissement de l'investissement. S'agissant des crédits à l'équipement, Bank Al-Maghrib relève une hausse assez timide de 2,1% entre l'encours enregistré à fin août 2015 et celui de fin juin 2014. Ainsi, ils ont atteint, au huitième mois de 2015, un encours de 142,650 milliards de dirhams, en hausse de 2,870 milliards de dirhams en comparaison à celui enregistré le même mois de l'année précédente. Dans le même volet, les créances en souffrance poursuivent leur ascension fulgurante avec un encours de 56,293 milliards de dirhams à fin août 2015, en hausse de 5,776 milliards de dirhams comparé à fin août 2014. Il s'agit, par ailleurs, d'une hausse conséquente de 11,4%. Par ailleurs, dans son commentaire, Bank Al-Maghrib relève que l'analyse de la ventilation du crédit bancaire par objet économique fait ressortir une hausse de 2,1% des prêts à l'équipement, au lieu de 1,6% enregistrée un mois auparavant, une quasi-stagnation à 5,6% du rythme de progression des crédits à la consommation et une atténuation de la baisse des facilités de trésorerie de 3,9% à 3,5%. En revanche, le rythme de progression des concours à caractère financier a décéléré à 10,7% après 12,5% et celui des prêts immobiliers de 3% à 2,9%. Par secteur institutionnel, Bank Al-Maghrib souligne que le crédit bancaire au secteur privé s'est accru de 0,4% traduisant une accélération du rythme d'accroissement des crédits aux ménages, de 3,5% à 4,1% et une atténuation de la baisse des concours aux sociétés non financières privées de 2,7% à 2,5%. En revanche, les concours aux sociétés non financières publiques et ceux des sociétés financières ont enregistré respectivement des décélérations de 12,7% à 8,2% et de 14,5% à 12,1%.