Décidément, malgré l'essoufflement général, les crédits bancaires continuent à s'accrocher en 2015 tirés par les crédits à la consommation. Aussi, les marocains s'endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques. À leur tour, ces dernières grignotent des parts de marché aux sociétés de financement. C'est ainsi que les crédits bancaires ont atteint à fin mai dernier un montant de 752,205 milliards de dirhams, soit un bond de 15,281 milliards de dirhams en comparaison à mai 2014, favorisés par une reprise notable des crédits à l'équipement et des crédits immobiliers, mais surtout celle des crédits à la consommation. Ainsi, selon les indicateurs clés des statistiques monétaires du mois de mai 2015, publiés par Bank Al-Maghrib, les crédits bancaires, à la fin du cinquième mois de l'année 2015, seraient en hausse de 2,1% par rapport à la même période en 2014. À ce titre, le classement par objet économique laisse paraître une sérieuse hausse des crédits à la consommation qui ont enregistré à fin mai 2015 un encours de 45,629 milliards de dirhams se bonifiant ainsi d'une hausse de 11,8%, comparé aux résultats du mois de mai 2014, souligne Bank Al-Maghrib. Pour leur part, les crédits immobiliers enregistrent une hausse importante de 2,7% entre le cinquième mois de 2015 et celui de 2014. Ils ont, en effet, atteint, à fin mai 2015, un montant de 239,273 milliards de dirhams, en hausse de 6,258 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin mai 2014. Toutefois, ils ont été largement impactés par un ralentissement des crédits aux promoteurs immobiliers qui ont marqué un recul conséquent de 8% d'une année à l'autre. Ce recul traduit clairement la morosité que connaît le secteur immobilier qui s'est tourné vers la commercialisation avec un ralentissement de l'investissement. S'agissant des crédits à l'équipement, Bank Al-Maghrib relève une hausse assez timide de 1% entre l'encours enregistré à fin mai 2015 et celui de fin mai 2014. Ainsi, ils ont atteint, au cinquième mois de 2015, un encours de 141,551 milliards de dirhams, en hausse de 1,409 milliard de dirhams en comparaison à celui enregistré le même mois de l'année précédente. Dans le même volet, les créances en souffrance poursuivent leur ascension fulgurante s'inscrivant à 54,608 milliards de dirhams à fin mai 2015, en hausse de 7,296 milliards de dirhams comparé à fin mai 2014. Il s'agit, par ailleurs, d'une hausse conséquente de 15,4% enregistrée à fin mai 2015 en comparaison à la même période de l'année 2014. Par ailleurs, dans son commentaire, Bank Al-Maghrib relève que le ralentissement du crédit bancaire est imputable au repli de 2,1% des facilités de trésorerie, à l'accentuation de la baisse des crédits à la promotion immobilière qui passe de 6,4 à 8% et au ralentissement de la progression des concours à l'équipement passant de 1,9 à 1%. En revanche, les crédits à la consommation se sont accrus de 11,8% après 11,5%, tandis que les prêts à l'habitat ont enregistré le même rythme de progression que le mois précédent, soit 6,2%. Par secteur institutionnel, Bank Al-Maghrib souligne que les concours alloués au secteur privé ont vu leur rythme de progression décélérer de 2,2 à 1,5%, suite à l'accentuation de la baisse des concours aux sociétés non financières privées qui passe de 0,3 à 1,5%. Les crédits distribués aux ménages ont, quant à eux, progressé au même rythme que le mois précédent, soit 5,2%.