Les temps sont de plus en plus durs pour les emprunteurs. Cependant, malgré l'essoufflement général, les crédits bancaires continuent à s'accrocher en 2015 tirés par les crédits immobiliers. Aussi, les Marocains s'endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques. C'est ainsi que les crédits bancaires ont atteint à fin octobre dernier un encours de 761,516 milliards de dirhams, soit un bond de 5,648 milliards de dirhams en comparaison à octobre 2014, favorisés par une timide reprise des crédits à la consommation, mais surtout celle des crédits immobiliers. Ainsi, selon les indicateurs clés des statistiques monétaires du mois d'octobre 2015, publiés par Bank Al-Maghrib, les crédits bancaires, à la fin du dixième mois de l'année, seraient en hausse d'un timide 0,7% par rapport à la même période en 2014. À ce titre, le classement par objet économique laisse paraître que les crédits immobiliers enregistrent une hausse importante de 2,3% entre le dixième mois de 2015 et celui de 2014. Ils ont, en effet, atteint, à fin octobre 2015, un encours de 241,049 milliards de dirhams, en hausse de 5,387 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin octobre 2014. Toutefois, ils ont été largement impactés par un ralentissement des crédits aux promoteurs immobiliers dont l'encours a marqué un recul conséquent de 5,4% d'une année à l'autre. Ce recul se traduit clairement par la morosité que connaît le secteur immobilier qui s'est tourné vers la commercialisation avec un ralentissement de l'investissement. En contrepartie, les crédits d'habitat sauvent la mise avec un encours de 177,294 milliards de dirhams, en hausse de 9,110 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin octobre 2014, ce qui équivaut à un bond conséquent de 5,4% d'une année à l'autre. Pour leur part, les crédits à la consommation ressortent avec une timide hausse enregistrant à fin octobre 2015 un encours de 46,250 milliards de dirhams et se bonifiant ainsi d'une hausse de 5,1% comparé aux résultats du mois d'octobre 2014, souligne Bank Al-Maghrib. S'agissant des crédits à l'équipement, la banque centrale relève une baisse notable de 1,8% entre l'encours enregistré à fin octobre 2015 et celui de fin octobre 2014. Ainsi, ils ont atteint, au dixième mois de 2015, un encours de 142,479 milliards de dirhams, en baisse de 2,244 milliards de dirhams en comparaison à celui enregistré le même mois de l'année précédente. Pour leur part, les créances en souffrance poursuivent leur ascension fulgurante enregistrant un encours de 57,230 milliards de dirhams à fin octobre 2015, en hausse de 5,756 milliards de dirhams comparé à fin octobre 2014. Il s'agit, par ailleurs, d'une hausse conséquente de 11,2% enregistrée à fin octobre 2015 en comparaison à la même période de l'année 2014. Par ailleurs, dans son commentaire, Bank Al-Maghrib relève que la décélération du crédit bancaire est liée essentiellement au repli de 1,8% des prêts à l'équipement après avoir augmenté de 2% un mois auparavant, à la baisse de 5,6% des facilités de trésorerie et au ralentissement du taux de progression des crédits à la consommation de 5,3 à 5,1% en octobre. S'agissant des concours immobiliers, leur taux de croissance s'est stabilisé à 2,3%, résultat d'une décélération de la progression des crédits à l'habitat de 5,7 à 5,4% et de l'atténuation de la baisse des prêts à la promotion immobilière de 6,3 à 5,4%. Les statistiques monétaires s'alignent aux standards internationaux Dans le cadre du processus de convergence de la méthodologie des statistiques monétaires du Maroc vers les normes internationales, Bank Al-Maghrib entame la 3ème phase de ce processus qui consiste notamment en la réévaluation au prix de marché des actifs financiers des sociétés financières. Cette étape a été précédée par l'élaboration et la diffusion en 2010 des agrégats de monnaie et de crédit conformément au Manuel des statistiques monétaires et financières du FMI et par l'élargissement progressif, à partir de 2012, de la couverture des statistiques monétaires à la quasi-intégralité des sociétés financières. Ainsi, les actifs financiers de la banque centrale sont désormais évalués au prix de marché. Parallèlement, la méthode de calcul des réserves internationales nettes a été affinée davantage, à travers l'exclusion de l'assiette de calcul des actifs extérieurs libellés en devises non convertibles et des titres ne relevant pas de la catégorie investissement. Au total, ces réévaluations se sont traduites, à fin octobre 2015, par une hausse de 1,4 milliard de dirhams à 218,8 milliards de dirhams des réserves internationales nettes. Indicateurs clés des statistiques monétaires en octobre 2015 En glissement annuel, le taux de progression de l'agrégat M3 est passé de 5,2% en septembre à 5,6% en octobre 2015. Cette évolution est liée à l'accélération du rythme d'accroissement des comptes à terme de 10,8% après 8,8% et des dépôts à vue auprès des banques de 5,8% contre 5,3%. En revanche, le rythme de progression de la circulation fiduciaire s'est inscrit en décélération à 7,2% après 8,3% et les détentions en titres d'OPCVM monétaires sont revenues à leur niveau d'octobre 2014 après avoir augmenté de 2,2% en septembre 2015. S'agissant des contreparties de M3, le rythme d'accroissement du crédit bancaire a poursuivi sa décélération enregistrant une progression de 0,7% après 1% en septembre. De même, la progression des créances nettes sur l'Administration centrale est revenue de 17,2 à 10,1%. En revanche, les réserves internationales nettes se sont accrues de 23,8% contre 20,2% un mois auparavant. Par secteur institutionnel, le crédit bancaire au secteur privé a accusé en octobre un repli de 0,6%, recouvrant une baisse de 3,9% des concours aux sociétés non financières privées et une hausse des crédits aux ménages de 3,6%.