Les temps sont dures pour les emprunteurs. Cependant, malgré l'essoufflement général, les crédits bancaires continuent à s'accrocher en 2015 tirés par les crédits immobiliers. Aussi, les Marocains s'endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques. À leur tour, ces dernières grignotent des parts de marché aux sociétés de financement. C'est ainsi que les crédits bancaires ont atteint à fin juillet dernier un encours de 770,282 milliards de dirhams, soit un bond de 17,174 milliards de dirhams en comparaison à juillet 2014, favorisés par une reprise notable des crédits à l'équipement et des crédits à la consommation, mais surtout celle des crédits immobiliers. Ainsi, selon les indicateurs clés des statistiques monétaires du mois de juillet 2015, publiés par Bank Al-Maghrib, les crédits bancaires, à la fin du septième mois de l'année 2015, seraient en hausse de 2,8% par rapport à la même période en 2014. À ce titre, le classement par objet économique laisse paraître que les crédits immobiliers enregistrent une hausse importante de 3% entre le septième mois de 2015 et celui de 2014. Ils ont, en effet, atteint, à fin juin 2015, un encours de 240,705 milliards de dirhams, en hausse de 6,995 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin juillet 2014. Toutefois, ils ont largement été impactés par un ralentissement des crédits aux promoteurs immobiliers qui ont marqué un recul conséquent de 4,9% d'une année à l'autre. Ce recul se traduit clairement par la morosité que connaît le secteur immobilier qui s'est tourné vers la commercialisation avec un ralentissement de l'investissement. En contre-partie, les crédits d'habitat sauvent la mise avec un encours de 175,576 milliards de dirhams, en hausse de 9,939 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin juillet 2014, ce qui équivaut à un bond conséquent de 6% d'une année à l'autre. Pour leur part, les crédits à la consommation ressortent avec une timide hausse, enregistrant à fin juillet 2015 un encours de 45,993 milliards de dirhams et se bonifiant ainsi d'une hausse de 5,7%, comparé aux résultats du mois de juillet 2014, souligne Bank Al-Maghrib. S'agissant des crédits à l'équipement, Bank Al-Maghrib relève une hausse assez timide de 1,6% entre l'encours enregistré à fin juillet 2015 et celui de fin juillet 2014. Ainsi, ils ont atteint, au septième mois de 2015, un encours de 143,709 milliards de dirhams, en hausse de 2,995 milliards de dirhams en comparaison à celui enregistré le même mois de l'année précédente. Dans le même volet, les créances en souffrance poursuivent leur ascension fulgurante, s'inscrivant à 55,581 milliards de dirhams à fin juillet 2015, en hausse de 5,468 milliards de dirhams, comparé à fin juillet 2014. Il s'agit, par ailleurs, d'une hausse conséquente de 10,9% enregistrée à fin juillet 2015 en comparaison à la même période de l'année 2014. Par ailleurs, dans son commentaire, Bank Al-Maghrib relève que la décélération de la progression du crédit bancaire traduit principalement le ralentissement de la croissance des prêts à la consommation de 14,8% à 5,7% et celle des crédits à l'équipement de 2,1% à 1,6%. Aussi, selon la banque centrale, cette évolution s'explique principalement par la dissipation de l'effet de l'opération de fusion-absorption d'une banque de la place de sa filiale spécialisée dans le crédit à la consommation en juillet 2014. S'agissant des autres catégories du crédit bancaire, les facilités de trésorerie ont accusé une baisse annuelle de 3,9%, tandis que les prêts immobiliers se sont accrus de 3%. Par secteur institutionnel, Bank Al-Maghrib souligne que le crédit bancaire au secteur privé est revenu quasiment à son niveau enregistré un an auparavant contre une progression de 0,9% en juin 2015, sous l'effet de l'accentuation de la baisse des crédits aux sociétés non financières privées à 2,7% après 1,9%, et du ralentissement de la progression des prêts aux ménages de 4,5% à 3,5%. S'agissant des concours aux sociétés non financières publiques, ils se sont inscrits en hausse de 12,7% après 8,2% en juin 2015. En gros, la baisse du crédit bancaire reflète la diminution de 5,1% des concours à caractère financier, de 0,9% des facilités de trésorerie et de 0,6% des crédits à l'équipement. A l'inverse, les prêts immobiliers ont enregistré une progression de 0,3%, en liaison avec la hausse tant des crédits à la promotion immobilière que de ceux à l'habitat. De même, les prêts à la consommation se sont accrus de 0,5%.