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M. A. Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, devant le Conseil National de l'Entreprise, à Agadir : L'économie s'essouffle et génère de moins en moins d'emplois
S'agissant de l'évolution récente de l'économie nationale, le Wali de Bank Al-Maghrib a fait état de l'affaiblissement de la croissance non agricole et relevé la synchronisation du cycle d'activité non agricole avec celui de la zone euro en précisant l'atonie de l'activité chez les partenaires européens affecte la croissance non agricole. Outre le choc de 2009, la croissance non agricole s'est inscrite sur un nouveau palier bas, oscillant autour de 3% contre 4,8% en moyenne entre 2000 et 2008. La croissance des industries de transformation a ralenti de 3,4% entre 2000 et 2008 à 0,9% sur la période 2012-2015. L'emploi dans le secteur s'est inscrit sur une tendance baissière depuis 2009, avec une baisse de sa part dans le PIB de 17% entre 2000 et 2007 à 15,5% sur la période 2008-2014 et de 12,8% à 11,9% dans l'emploi. Le secteur industriel a connu l'émergence de nouveaux secteurs à l'export, a-t-il noté. L'industrie automobile est devenue le premier secteur exportateur depuis 2014 devançant les phosphates et dérivés. Les autres secteurs notamment l'aéronautique et la pharmaceutique se développent mais leur niveau d'activité reste encore faible. « Nous n'avons pas pu cerner l'impact de cette performance à l'export sur l'emploi et sur la croissance, ni mesurer le taux d'intégration a-t-il noté. Relevant l'essoufflement du secteur des BTP, le Wali de Bank Al-Maghrib a précisé qu'après plusieurs années de dynamisme, ce secteur a fortement décéléré, sa croissance moyenne étant revenue de 7,5% entre 2000 et 2007 à 4,3% entre 2008 et 2011 et à 1,4% entre 2012 et 2015. Le secteur a enregistré des pertes d'emploi sur la période 2012-2014, avant de reprendre légèrement en 2015. Il constitue traditionnellement un refuge pour les jeunes sans diplôme. Toutefois, sa part s'est améliorée de 4,9% en moyenne entre 2000 et 2007 à 5,5% entre 2008 et 2014 dans le PIB et de 7,1% à 9,5% dans l'emploi. Le Wali de Bank Al-Maghrib a relevé la perte de dynamisme du secteur des services. Malgré cette décélération, le secteur tertiaire reste le secteur moteur de la croissance. Il se distingue par la baisse des créations d'emplois particulièrement durant les deux dernières années. En particulier, le secteur du tourisme continue de pâtir de l'atonie de l'activité des pays partenaires et du climat d'insécurité régional. Toutefois, sa part s'est améliorée de 51,3% entre 2000 et 2007 à 51,9% entre 2008 et 2014 dans le PIB et de 35,4% à 38,6% dans l'emploi. Le Wali de Bank Al-Maghrib relève par ailleurs la performance volatile du secteur agricole qui continue de rythmer la croissance globale. La croissance agricole reste fortement dépendante des conditions climatiques et donc volatile. En dépit de la baisse de sa part dans le PIB à environ 11% en 2014 au lieu de 15% en 1998, elle continué de rythmer la croissance nationale. Sa part dans le volume d'emploi demeure toutefois importante, s'établissant à 39,9% en moyenne entre 2008 et 2014. En 2015, malgré une récolte céréalière record, le secteur a perdu 32 milles emplois. Abordant la situation sur le marché du travail, M. Jouahri rappelle le chômage élevé, notamment parmi les jeunes et les diplômés. Après la baisse tendancielle entamée en 1999, le chômage s'est inscrit en hausse depuis 2012, passant de 8,9% en 2011 à 9,9% en 2014 et ce, malgré la baisse sensible du taux d'activité. En 2015, il a accusé globalement un léger recul à 9,7%, lié principalement à la baisse du taux d'activité. Le chômage continue de s'aggraver parmi les jeunes et les diplômés. M. Jouahri note, en conclusion de ce chapitre que l'économie nationale génère de moins en moins d'emplois. Le nombre de créations nettes est passé de 168 milles en moyenne entre 2001 et 2008, à 80 milles entre 2009 et 2012 et à 56 milles entre 2013 et 2015. Les services restent le premier pourvoyeur d'emplois mais le rythme de création s'essouffle. Les emplois dans ce secteur restent précaires, notamment dans le «commerce et réparation» et les «services personnels et domestiques». Afin de stabiliser le taux de chômage à son niveau de 2015, les créations nettes d'emplois devraient avoisiner 160 000 postes en moyenne annuelle.