Quelques points positifs et d'autres moins bien explicites ont caractérisé le point de presse donné par M. Belmokhtar, ministre de l'Education nationale, mardi dernier. Le point le plus à retenir n'est autre qu'une vision stratégique à long terme, de 15 ans, couvrant la période allant de 2015 à 2030, contrairement aux anciennes stratégies et plans d'action qui prennent fin ou sont remodelés après chaque mandat ministériel. La vision stratégique approuvée en mai 2015 tourne autour de quatre axes et de 23 leviers. 32 objectifs ont été retenus, 26 dans le cadre éducatif et 6 dans le cadre de la formation professionnelle. 8 projets ciblent l'équité et l'égalité des chances ; 7 projets, le volet qualité pour tous ; 7 projets ont trait au renforcement de l'individu et de la société et 4 projets visent la gouvernance et la gestion du changement. Il est à noter que 14 projets prioritaires sont pour le court terme (3 ans) et 12 au moyen et long terme. Dans ce cadre, des outils de gestion et de suivi ont été mis en place tels que le système de gestion et de suivi, une unité de renforcement pour le suivi des projets, des indicateurs de suivi, mais aussi le renforcement des compétences, en gestion, des groupes de travail. Plusieurs bonnes pratiques de bonne gestion ont permis l'amélioration de la vision stratégique du système éducatif. Les créneaux à soulever sont la qualité, entre autres, l'amélioration des ouvrages scolaires, surtout des quatre premières années du primaire, en ce qui concerne la langue arabe, le français et les mathématiques. L'ouverture aux langues étant l'un des objectifs principaux de la réforme, avec l'amélioration des langues étrangères au primaire pour un enseignement multilingue en secondaire et collège en sciences et technologies (français et anglais). L'appui scolaire prend également une grande place. Quant à la qualification des enseignants et la formation, elle sont nécessaires, surtout pour ce qui est des langues, outil pédagogique du collège et secondaire. Côté équité, il est question d'élargir l'offre scolaire, de garantir l'accès aux enfants à besoins spécifiques à l'éducation, de qualification intégrée des institutions d'éducation et de formation, surtout du primaire...A cet effet, le partenariat primaire-collège et formation professionnelle a été mis en relief. Le volet gouvernance a tenu compte de la régionalisation, de la décentralisation et du renforcement de la citoyenneté et de la probité. Les axes de la vision stratégique de la formation professionnelle coïncident avec ceux de l'éducation nationale. Les projets visent une ouverture équitable de la formation professionnelle, au niveau national (mais aussi pour les détenus). Il s'agit de mettre l'entreprise au coeur de la formation professionnelle pour une intégration qualitative dans le marché de l'emploi. Le débat ou questions pertinentes de journalistes ont eu trait au budget alloué aux différentes réformes, non communiqué. Il a été discuté au niveau du Conseil supérieur, partenaire de travail jusqu'en 2030. Plusieurs scénarii, selon le ministre, qui déclare que ces projets, étant inscrits dans le long terme, Il y a des ressources financières actuelles et celles des prochains mandats ministériels. A propos des fuites du baccalauréat 2015, le ministre a spécifié qu'une expertise profonde détaillée est actuellement au niveau de la justice. Le système éducatif devrait également changer, son rôle étant didactique et pédagogique. Côté pédagogique, pour une meilleure réforme, le plan de travail se fait méthodologiquement. Le projet de renforcement des compétences apportera plusieurs changements. L'objectif est d'arriver, au bout de 4 ans, à avoir des élèves qui savent écrire et comprennent ce qu'ils apprennent, avec des outils supplémentaires. En CE5 et CE6, le renforcement des élèves s'opérera en français, arabe et mathématiques. La question des ouvrages et programmes scolaires, sujet d'intérêt général, a été soulevée, mais aussi la question des langues. Il y a les langues arabe et amazighe qui sont enseignées au primaire. A ce niveau, le ministre spécifie qu'il faut faire la différence entre la langue qu'on enseigne et la langue, outil pédagogique, avec laquelle on enseigne. L'apprentissage du français commencera dès le CE1 et l'anglais au CE4. Au collège, le français et l'anglais pourraient devenir des langues d'apprentissage d'autres matières telles que les maths, les sciences... Le problème d'enseignants se ressent surtout en français, puisque les universités ne suffisent pas, la quête se ferait également dans les centres. La formation et l'amélioration du niveau des enseignants, pour pouvoir enseigner en français et en anglais, selon différentes méthodes incluant les technologies, est une étape phare. Dorénavant, les enseignants devront passer des tests, afin de faire passer la barre, plus haut. L'objectif, c'est d'avoir des bacheliers trilingues. La question de l'innovation est également au coeur du processus des réformes. D'ailleurs, plusieurs projets innovants, de certains enseignants, se sont démarqués, au niveau, surtout, des campagnes. Leurs travaux sont à encourager, à faire connaître et reconnaître avec moyen de compensation. Une banque de données est en cours, pour, dans le cas de besoin, faire appel à eux comme accompagnateurs de projets. L'objectif 13 parle d'évaluation et de l'institution, et des enseignants et des élèves. Le benchmarking devrait se faire avec d'autres pays, pour ce qui est des classes de base. Pour ce qui est de l'enseignement privé, il est tenu de se plier à la même vision stratégique et au respect des différentes règles. Il y a plusieurs réformes en cours pour ce qui est des notations des élèves, dans les deux secteurs public et privé, mais aussi pour ce qui est des prix mensuels d'étude au niveau des établissements privés, une revendication des parents d'élèves.