On colle souvent l'étiquette de populisme à l'extrême droite. Or, la gauche n'en est pas moins populiste et démagogue avec des positions prises au gré des intérêts purement électoralistes. Le chef de file de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, en est le parfait exemple. Bien que visiblement attaché au Maroc, son pays natal pour lequel il n'a jamais caché sa nostalgie, il s'est résigné à faire marche arrière sur la question du Sahara en contestant la position officielle de Paris. Dans un tweet, il a plaidé pour la neutralité de la France dans le sillage du débat qui agite son mouvement suite aux déclarations controversées du député Sébastien Delogu à Alger où il s'est aligné obséquieusement sur la position algérienne. La volte-face de Jean-Luc Mélenchon ne devrait surprendre personne, sauf les crédules, puisqu'il change de position en fonction de ses interlocuteurs ou du pays où il se trouve. Lorsqu'il avait visité le Maroc en octobre 2023 au lendemain du séisme d'Al-Haouz, il s'est clairement montré favorable à l'intégrité territoriale du Royaume. D'où sa fameuse phrase : « Aimer le Maroc, c'est s'inscrire dans la continuité de la Marche Verte ». Comme, semble-t-il, les mots n'ont pas d'importance pour Mélenchon, il ne s'embarrasse pas de se raviser pour ne pas froisser l'aile pro-algérienne de La France Insoumise, incarnée par Mathilde Panot, Manon Aubry, Eric Coquerel, Emmanuel Bompard, Rima Hassan et Sébastien Delogu... Tous si docilement inféodés au régime d'Alger au point d'être incapables de condamner l'emprisonnement scandaleux de Boualem Sansal et le comportement mafieux du régime algérien vis-à-vis de la France. Etrange pour un parti donneur de leçons, qui se fait l'avocat des droits de l'Homme. Aussi, Mélenchon veille-t-il à ne pas se tenir trop à l'écart de ses alliés de gauche, dont les écologistes et les communistes, tous pro-Polisario, dont il espère avoir l'appui aux prochaines présidentielles. Cette sympathie pour l'Algérie n'a rien à voir avec des convictions, car LFI change de position comme d'humeur au gré de ses intérêts électoraux. LFI instrumentalise tous les conflits étrangers, dont celui sur le Sahara, à son profit pour s'offrir le vote de la communauté algérienne en France, ô combien nombreuse. Ce mouvement, discrédité pour ses dérives et son extrémisme révolutionnaire à l'Hexagone, est connu par sa chasse opportuniste du vote communautaire, notamment musulman, en disant à chaque communauté ce qu'elle veut entendre et n'a cure du reste. Aux Franco-Marocains d'en tirer les conclusions.