Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a appelé, par la voix de son président Nizar Baraka, à accélérer la cadence de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. "Il s'avère nécessaire d'accélérer la mise en œuvre de la régionalisation avancée, à travers la mobilisation des ressources humaines et financières des régions, la création d'agences régionales afin de mettre en place des projets de développements et le renforcement de la déconcentration", a indiqué M. Baraka à l'issue de la 59è session ordinaire du CESE. Le Conseil estime que la régionalisation est une réforme nécessaire pour renforcer la démocratie participative au Maroc et approcher les centres de décision des citoyens, a souligné M.Baraka. Par ailleurs, le président du CESE a noté que la conjoncture économique et sociale de 2015 a été marquée par un taux de croissance élevé, mais reste plombée par le recul du PIB non agricole et peu génératrice d'emploi. "Si l'agriculture a connu une évolution remarquable l'année écoulée, les secteurs non agricoles ont enregistré un recul, notamment les secteur du BTP et du textile, du commerce et du tourisme" a fait savoir M. Baraka. Elaboration et publication de la charte de déconcentration Le CESE a, également, appelé à accélérer l'élaboration et la publication de la charte de déconcentration en adoptant une approche participative ouverte à tous les opérateurs. Le Conseil a appelé à mettre en place un planning pour l'application des principes de déconcentration tout en considérant le plan régional d'aménagement du territoire comme base pour atteindre l'objectif de l'intégration des politiques sectorielles, indique un communiqué du Conseil. Parmi les recommandations du rapport élaboré par la Commission de la régionalisation avancée et développement rural et territorial, le CESE a appelé à mettre en place une instance nationale d'accompagnement de la mise en œuvre de la régionalisation et l'élaboration d'un plan de développement régional en coordination avec les opérateurs concernés. Ainsi, le CESE recommande de transformer les agences de développement des provinces en agences régionales d'élaboration de projets. Le Conseil a appelé également à améliorer l'intégration des politiques sectorielles et le développement économique, à renforcer les ressources financières et à protéger et valoriser les ressources naturelles. Intervenant à cette occasion, le président de la commission, Abderahim Ksiri, a noté que la régionalisation avancée constitue un choix stratégique du Royaume, eu égard au processus démocratique auquel le pays participe en matière de consécration de la gouvernance territoriale. "Le chantier de la régionalisation vient pour renforcer l'unité nationale, développer et élargir la démocratie et la responsabilité sociétale, créer un développement économique équilibré dans tous les régions, limiter les disparités sociales entre les régions et renforcer la déconcentration et la décentralisation", a ajouté M. Ksiri. Ainsi, il a relevé que la régionalisation avancée constitue une "phase transitoire" dans le processus de la déconcentration, estimant que le lancement de ce chantier constitue un choix constitutionnel important et un pas qualitatif avec la Constitution de 2011. Toutefois, selon M. Ksiri, ce chantier fait face à plusieurs défis, à savoir la gestion des ressources et l'intégration des politiques sectorielles au niveau territorial. Lors de cette session, M. Baraka a présenté le bilan du Conseil au titre de l'année 2015 et le début de l'année 2016, soulignant que cette période a été marquée par le parachèvement du cadre juridique et organisationnel du CESE.