La Cour d'Appel de Paris a décidé mardi de mettre en délibéré, le 26 janvier prochain, l'affaire d'extorsion de fonds du Maroc dans laquelle sont poursuivis les deux journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet. Dans une déclaration à la presse à l'issue d'une audience à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, l'avocat du Royaume Eric Dupond-Moretti a indiqué que "les avocats des pseudos journalistes ont développé l'idée selon laquelle la présence du procureur de la république de Paris, de deux juges d'instruction et de la police était illégale", soulignant que la partie marocaine considère que leur présence est "extrêmement rassurante quant à la procédure". "Nous avons développé l'idée que c'était très surprenant de critiquer la présence du Parquet de Paris et que pour la partie marocaine, c'était le gage de notre totale et parfaite bonne foi", a expliqué Me Dupond-Moretti. Le procureur général près la cour d'appel de Paris a demandé à ce que cette requête singulière soit définitivement rejetée, a-t-il fait savoir, relevant que "nous sommes extrêmement confiants quant aux suites qui seront données à cette requête". Il a également indiqué que les avocats des deux journalistes français ont demandé l'annulation des enregistrements, notant qu'ils sont "extrêmement gênés" par ces enregistrements. "Leurs clients ont reconnu ces enregistrements, ils ne les ont pas contestés et ont reconnu les faits et aujourd'hui ils aimeraient que tout ça disparaisse comme par magie", a-t-il fait remarquer, rappelant que 40.000 euros ont été trouvés dans leurs poches. "Aucun bidouillage n'est intervenu, les faits sont têtus", a-t-il insisté, notant qu'"il est temps que ceux qui ont fait ça soient punis". A rappeler que les deux journalistes avaient été mis en examen en août dernier pour tentative d'extorsion de fonds du Maroc, avant d'être déférés devant un juge d'instruction. Le journaliste français Eric Laurent avait contacté le Cabinet Royal pour annoncer qu'il se préparait à publier, avec Catherine Graciet, un livre sur le Maroc, mais qu'il était prêt à y renoncer si on lui remettait trois millions d'euros. Après une première réunion entre le journaliste et un avocat représentant la partie marocaine, le Royaume du Maroc a décidé de déposer une plainte auprès du procureur à Paris. Une nouvelle réunion avec le journaliste français a été organisée sous le contrôle de la police et du parquet au cours de laquelle les propos d'Eric Laurent ont été enregistrés et des photos ont été prises. Au cours d'une troisième réunion tenue, sous le contrôle de la police, des sommes d'argent ont été remises aux deux journalistes, qui les ont acceptées et ont même signé le contrat, "une signature qui atteste de leur culpabilité, de leur chantage et de leur racket digne de voyous", avait affirmé Me. Moretti.