Le Liban, privé de président depuis dix-huit mois, pourrait sortir bientôt de cette situation. L'Arabie saoudite a apporté jeudi son soutien à un plan de partage du pouvoir prévoyant l'arrivée du sunnite Saad al Hariri au poste de Premier ministre et la désignation au poste de chef de l'Etat de Soleimane Frangié, chrétien maronite ami de la famille de Bachar al Assad. Ce compromis, mis sur la table par Hariri, a été salué par l'ambassadeur saoudien au Liban, Ali Aouad Asiri, s'exprimant lors d'une conférence de presse télévisée à l'issue d'entretiens avec des dirigeants du parti Kataëb, l'une des principales formations politiques maronites. Ryad soutient le Courant du futur que dirige le fils de Rafic Hariri assassiné en 2005. Autre signe d'un possible déblocage, l'Iran, allié du Hezbollah chiite, a exprimé par la voix d'Ali Akbar Velayati, un des principaux conseillers du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, son espoir de voir un président élu prochainement au Liban. En déplacement jeudi à Paris, où il a été reçu par François Hollande, Saad al Hariri a dit nourrir de «grands espoirs» de parvenir enfin à un déblocage de la crise. «Des discussions sont en cours et le climat est positif», a-t-il dit. «Les prochains jours montreront un Liban en très bonne forme.» Le défi le plus rude consiste à présent à convaincre les autres dirigeants maronites intéressés par la présidence, dont Michel Aoun, allié au Hezbollah, et Samir Geagea. Le patriarche de la communauté chrétienne maronite, Mgr Beshara Raï, a salué pour sa part les progrès du processus. Il a ajouté qu'il rencontrerait Soleimane Frangié dans la journée de vendredi.