Sans aucun doute l'élection présidentielle de ce dimanche se marquée par l'image de Thomas Sankara dans l'esprit de chaque votant. Chantre de l'anti-impérialisme, figure tutélaire du récent « printemps burkinabè », Thomas Sankara a tenté de mener d'une main de fer le Burkina Faso sur la voie du développement économique, avant d'être assassiné lors d'un coup d'Etat. Près de trente ans après sa mort, le culte de celui qu'on surnommait « Che Sankara » est encore entretenu à travers toute l'Afrique, et particulièrement dans son pays. Son héritage a été abondamment revendiqué durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré, il y a tout juste un an. Né le 21 décembre 1949 à Yako (nord), Thomas Sankara a douze ans au moment de la décolonisation. Son premier fait d'armes est une action militaire d'éclat lors du premier conflit ayant opposé son pays, alors la Haute-Volta, au Mali, en 1974-75. D'abord arrêté en mai 1983, il ressurgit en août, cette fois pour de bon, à la suite d'un coup d'Etat mené par son ami intime le capitaine Blaise Compaoré. Agé de tout juste 33 ans, Sankara symbolise l'Afrique des jeunes, celle de l'intégrité, tranchant avec les dirigeants bedonnants et acoquinés issus des indépendances.