«Le peuple est très patient mais rien ne peut l'arrêter quand il en a marre».Voici une citation qui résume parfaitement la réaction du peuple burkinabè. En une seule matinée, il a brisé le rêve de Blaise Compaoré de s'éterniser au pouvoir. L'unité et la force populaires ont été telles que beaucoup se voient obligés de changer leur perception sur les Africains. Leurs coutumes et traditions leurs apprennent à faire preuve de patience, mais de là à croire que les peuples d'Afrique sont des débonnaires, c'est se tromper à coup sûr. Après avoir donné au continent l'un de ses plus illustres fils, en l'occurrence Thomas Sankara, le Burkina Faso montre la voie à cette région du monde où la mal gouvernance continue de noyer les espoirs. Désormais, plus aucun «dictateur» africain ne pensera jouer avec la Constitution de son pays sans courir le risque de se faire trancher par l'épée de Damoclès populaire. En dehors de l'Afrique, un message fort est également envoyé aux puissances internationales : «on en a marre de votre ingérence, laissez les pays africains se développer par leurs forces vives». Autre message du Faso : «il est grand temps que l'Afrique dispose d'armées patriotes. Aujourd'hui, ces forces freinent plus qu'elles ne soutiennent les aspirations populaires. La lutte pour le pouvoir qui a suivi le départ de Blaise Compaoré le démontre encore une fois, après les piteuses expériences égyptiennes, mais aussi en Guinée, au Mali et presque partout en Afrique.»