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18ème édition du Festival du Cinéma Africain / Colloque : «Les festivals africains du cinéma et leur rôle dans l'affirmation du Cinéma d'Afrique»: Passer de l'événementiel au structurel
Sur notre continent et contre vents et marées, les films existent, mais les salles de cinéma ne suivent pas. On n'en construit plus et on en ferme de plus en plus. Pire encore, aucun espoir d'une réelle réflexion sur la chose culturelle en général et sur la chose cinématographique en particulier par qui de droit et de devoir aux horizons futurs. Constat bien amer : il n'y a pas de politique socioculturelle et artistique suffisamment engagée par les pouvoirs publics en faveur du cinéma. Hormis quelques soutiens institutionnels à vocations maquillées, surtout dans les intentions, sur les champs de tournage, les productions manquent indéniablement de moyens réels et potentiels et les films sont donc peu visibles. Par conséquent, les festivals sont devenus pour le cinéma de notre continent, de simples vitrines ou de simples forums au cours desquels sont débattus les problèmes que rencontrent régulièrement les réalisateurs africains dont surtout les aléas de financement et de distribution. Cela soulève une question de fond : pourquoi les cinémas d'Afrique suscitent-ils toujours un certain intérêt dans les circuits institutionnels dont les festivals, mais restent malheureusement à l'écart des circuits de distribution professionnels ? Et c'est dans cette même optique que le thème suggéré pour le colloque de la 18ème édition du FCAK soulève une question substantielle, notamment celle du rôle des festivals africains du cinéma dans l'affirmation du Cinéma d'Afrique. Cette interrogation traduit indubitablement un état d'âme subjugué par des préoccupations et des inquiétudes sur les destinées d'un cinéma d'Afrique qui n'arrive pas à émerger, qui n'arrive pas à s'imposer en matière de réel marché cinématographique au moins sur le plan local. A quoi servent donc les Festivals Africains de cinéma ? M. Nour-Eddine Sail, président de la FFCAK, qui anima ce colloque, ouvrit les débats par cette simple mais combien profonde question : «Est-ce que nous servons à quelque chose ?». M. Sail enchaina par des phrases encore plus subtiles : «Nous ne voulons pas devenir des forces de la chose !». «Baromètres d'une misère sans nom», «lieux nécessaires pour la reconnaissance africaine et pourquoi pas internationale du fait cinématographique africain ?» ou de simples «rassemblements qui faisaient sens à l'époque et qui aujourd'hui, relèvent de la compulsion répétitive, une sorte d'habitude en somme». Néanmoins et même si les festivals ne sont pas des instances décisionnelles, on doit continuer dans la pérennisation ! Les festivals invités à ce colloque dont le FESPACO (Ouagadougou), les JJC (Carthage), le FCAK (Khouribga) en passant par Montréal et Luxor et d'autres encore, ont exprimé et à l'unanimité leur détermination à aller jusqu'au bout dans leur lutte pour que le festival soit et reste toujours utile. Un festival, dans le sens de toute l'assistance constituée de réalisateurs, critiques, journalistes et cinéphiles, est un public à maintenir et donc un festival et un public qu'il faut repositionner en raison des perpétuelles mouvances sociales et culturelles. Voici par ailleurs quelques réflexions qui se sont dégagées à travers les interventions de l'assistance : - Un festival est toujours utile et il ne faut pas déposer les armes ; - Un festival reste indéniablement un espace de contact et de partage ; - Beaucoup de projets naissent dans nos festivals ; - Un festival n'est mort que quand il s'arrête ; - Le festival est une entreprise, une dynamique, un défi à maintenir ; - Interpeller les Etats pour donner aux festivals de nouvelles attributions ; - Nécessité de faire un bilan pour nous remettre en question ; - Créer une communauté et oeuvrer dans le cadre d'une synergie ; - Rééduquer, régénérer un nouveau public et faire aimer le cinéma africain - Construire des salles et construire un public ; - Réinsérer les ciné-clubs pour inculquer l'image africaine ; - Patrimonialiser notre cinéma et dé ghettoïser nos festivals ; - Passer de l'événementiel au structurel - Le problème des festivals est un problème infrastructurel ; - Rêvons, mais rêvons REALISTES !!!