Un appel au renforcement de la coopération entre les professionnels africains du cinéma a été lancé dimanche à Khouribga, capitale du cinéma africain. -Envoyé Spécial Fawzi Azzam- Lors d'un colloque organisé dans le cadre du 13-ème festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK), qui se tient du 10 au 17 juillet, les intervenants ont mis l'accent sur l'importance de la mobilisation et la synergie des efforts des cinéastes africains afin qu'ils puissent relever les défis de la concurrence mondialisée et s'affirmer sur la scène régionale et internationale. Ils ont également été unanimes à souligner que le rayonnement des compétences et talents cinématographiques d'Afrique demeure tributaire de l'appui financier et de l'instauration d'un cadre favorable à la création dans le cadre du partenariat Sud-Sud. Pour atteindre ces objectifs, M. Noureddine Sail, président de la Fondation du Festival du cinéma africain de Khouribga et directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), a préconisé le raffermissement de la solidarité interafricaine et le partage d'expériences cinématographiques en vue d'assurer la pérennité des productions africaines du 7ème art. Il a également appelé les professionnels du cinéma africain à engager une sérieuse réflexion et un débat approfondi pour déterminer les obstacles à surmonter par le cinéma africain. "Ensemble on peut mieux faire", a dit M. Noureddine Sail, affirmant que "même si un pays africain parvient tout seul à émerger, il n'aura pas l'espace vital pour s'épanouir et se pérenniser". Pour sa part, le cinéaste et critique burkinabais, Michel Ouedraogo, a mis en avant les expériences cinématographiques africaines couronnées de succès, citant à ce sujet les coproductions réalisées entre plusieurs pays africains et qui se sont illustrées dans plusieurs festivals internationaux. "Certains réalisateurs africains, qui ont bénéficié d'un soutien financier européen, ont eu la douloureuse surprise de voir leur scénario imputé ou subir des altérations", a-t-il martelé. Quant au réalisateur malien Abdoulaye Ascofare, il s'est félicité du soutien technique apporté par le Centre Cinématographique Marocain aux productions maliennes du 7ème art. Plusieurs cadres et professionnels maliens opérant dans le domaine du Cinéma ont été formés au Maroc, a-t-il rappelé, insistant sur l'importance de l'échange des expériences, de la mutualisation des efforts des producteurs africains et de l'appui des gouvernements aux projets cinématographiques. A rappeler que la cérémonie d'ouverture de ce festival a été marquée par l'hommage rendu à l'artiste et ex-ministre de la Culture, Touria Jebrane et au réalisateur tunisien, Ferid Boughedir. Placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce festival propose aux cinéphiles et au grand public une programmation riche et variée, avec douze films en compétition. Ils représentent dix pays africain : le Maroc, le Bénin, l'Afrique du Sud, le Niger, le Kenya, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Burkina Faso, la Tunisie et l'Egypte. Le programme de cette manifestation culturelle prévoit aussi des projections cinématographiques en salles et en plein air, des ateliers de formation, la présentation d'ouvrages sur le 7ème art, un convoi cinématographique et un bulletin quotidien du Festival.