La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) du Maroc devrait se consolider en 2015 et 2016 à 4,5% et 5%. En 2014, la production agricole a diminué, après les niveaux exceptionnels de 2013, et plombé la croissance du PIB. Mais celle-ci devrait repartir, sous réserve d'une campagne agricole normale et du redressement des marchés d'exportation. C'est ce qui ressort d'un nouveau rapport de la Banque Africaine pour le Développement (BAD) intitulé : « Les perspectives économiques de l'Afrique 2015 », réalisé en collaboration avec l'OCDE et le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). La BAD prévoit, par ailleurs, la réduction des déficits budgétaires de -4,2, en 2015, à -3,8%, en 2016. Malgré cette légère amélioration, l'étude relève l'aggravation des inégalités de revenus, de la pauvreté en milieu rural (14,4 %) par rapport au milieu urbain (4,8 %) et du chômage qui reste « particulièrement élevé » dans les villes (36 %) et chez les jeunes âgés de 15-24 ans, soit 20,1% en 2014. Pourtant, poursuit la même source, cette frange de la population représente les « architectes de demain » pour le Maroc. Pour une croissance plus « inclusive et durable », la BAD recommande au Maroc une série de mesures : étoffer les compétences et améliorer le niveau d'études des jeunes, faire face à l'exclusion en développant des mesures de protection sociale ciblées, établir un accès universel à une énergie et à des technologies durables, mettre en place des réformes nécessaires et accélérer le rythme d'opérationnalisation de celles déjà engagées, en particulier concernant l'éducation, le foncier, la fiscalité et la justice. Pour l'Afrique, faut-il le souligner, la BAD pronostique un taux de croissance de 4,5% en 2015 et 5% en 2016, après deux années d'expansion modérée (3.5 % et 3.9 % en 2013 et 2014). La Banque ajoute que les économies africaines ont relativement bien résisté à l'effondrement des cours internationaux des produits de base, d'autant plus que la baisse des cours du pétrole a des effets positifs, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises : apaisement de l'inflation, augmentations des revenus réels et renforcement des marchés d'exportation. Le FMI a déjà estimé, en effet, dans une récente étude, qu'une baisse de 20 dollars du prix du baril doit entraîner une hausse supplémentaire du PIB mondial comprise entre 0,3% et 0,7% en 2015. L'amélioration de la conjoncture due à la baisse de la facture pétrolière ne serait évidemment pas uniforme et profiterait surtout aux pays gros importateurs de pétrole, dont le Maroc. Pour sa part, la Banque mondiale, dans un rapport, estime que le Maroc devrait bénéficier de la dégringolade des prix de l'or noir. Une évolution qui donnera un coup d'accélérateur à la croissance économique au cours des deux prochaines années, en accroissant, en principe, le pouvoir d'achat et la demande privée. En somme, il est unanimement admis que la chute des cours du pétrole devrait avoir un effet favorable sur l'économie marocaine, et partant sur le consommateur marocain. Bien plus, de l'avis des experts, le Maroc pourra facilement ramener son déficit budgétaire à un niveau proche de 3,5%, si la moyenne annuelle des cours du pétrole reste en deçà de 80 dollars.