Le chef du groupe terroriste Da'ech, Abou Bakr Al-Baghdadi, a été sérieusement blessé dans une frappe aérienne menée en Irak par la coalition internationale, affirme le journal britannique The Guardian, qui cite deux sources à l'appui. Le Pentagone affirme cependant n'avoir aucune information à ce sujet. Le chef de Da'ech aurait été blessé le 18 mars dans un raid aérien de la coalition qui a visé son convoi de trois véhicules dans le secteur d'Al-Baaj dans la province de Ninive, en Irak, rapportent les quotidiens britanniques The Guardian et The Telegraph. Abou Baqr al-Baghdadi aurait été sérieusement blessé, et depuis il n'exercerait plus le contrôle au jour le jour de Daech, affirment les journaux britanniques qui citent un diplomate occidental et un responsable irakien, Hisham al-Hashimi. Selon un diplomate occidental, ceux qui ont mené l'opération ne savaient pas qu'Al-Baghdadi se trouvait parmi les passagers du convoi. «Les blessures d'Al-Bagdadi ont, d'abord, menacé sa vie, mais il est allé mieux, petit à petit. Pourtant, il n'a pas, encore, repris ses activités quotidiennes», apprend-on de la même source. L'attaque aurait également tué trois cadres intermédiaires de Da'ech sur la route entre les localités d'Oum al-Rous et d'Al Qaram, à 320 km à l'ouest de Mossoul près de la frontière syrienne. Planqué en zone tribal aux frontières avec la Syrie Abou Bakr Al-Baghdadi passerait l'essentiel de son temps à Al-Baaj, située à environ 320 kilomètres à l'ouest de Mossoul, principale ville sous contrôle de Da'ech en Irak. « Il a choisi cette région parce qu'il a appris pendant la guerre que les Américains n'étaient pas très présents dans la région », affirme une source au courant des déplacements d'Al-Baghdadi. Un porte-parole du Pentagone a toutefois fait savoir, mardi 21 avril, qu'il n'y avait pas d'éléments venant confirmer l'affirmation des médias britanniques. Cette information «avait déjà émergé» à la mi-mars, et le Pentagone avait alors estimé «qu'il n'y avait rien pour indiquer que Al-Baghdadi avait été blessé ou tué», a en effet déclaré le colonel Steven Warren. Aujourd'hui, «il n'y a rien qui indique un changement» dans cette évaluation, a-t-il ajouté. Au cours des mois précédents, de telles informations ont, en effet, déjà circulé qui se sont révélées inexactes. Fin février, un convoi de plusieurs voitures de Daech a été visé par un raid américain près de la ville de Qaem, non loin de la frontière syrienne. Cinq dirigeants irakiens de Da'ech et un Syrien avaient été tués dans la frappe, affirmait la semaine dernière un membre de l'unité du contre-terrorisme irakien, basée à Ein al-Assaad, aux côtés des soldats américains qui les assistent dans la guerre contre les jihadistes. Cette source avait alors précisé que le chef terroriste «bougeait beaucoup entre Mossoul et la Syrie, passant pas mal de temps à Al-Baaj», là où l'attaque du mois de mars aurait eu lieu. Selon les deux quotidiens britanniques, l'entourage de Baghdadi aurait cru sa mort proche immédiatement après l'attaque, et se serait donc activé à réunir les instances dirigeantes de l'organisation pour lui trouver un successeur. «Il est fort probable que celui-ci ait déjà été désigné», explique le chercheur en Irak Arthur Quesnay. « C'est le destin des leaders jihadistes de mourir, ajoute-t-il. Zarqawi avant lui a été éliminé et aussitôt un successeur lui a été trouvé ».