Le public a boudé son équipe qui a perdu tout soutien. A peine 14.000 spectateurs étaient dans les gradins. Contrairement aux autres rencontres disputées, le Grand Stade a manqué de « chaleur » pour encourager les joueurs. Erreur du comité qui a attendu vingt trois journées pour doubler les prix des billets d'entrée. Les nombreuses associations des supporters ont protesté en faisant fuir leurs adhérents. Contacté à ce sujet, un membre dirigeant de l'IRT a expliqué qu'il était difficile d'avoir de sérieuses aspirations pour avoir une bonne équipe professionnelle si le public ne peut payer plus de 20 ou 30 dh. « Les Tangérois qui soutiennent le club en exigeant les résultats doivent faire des sacrifices », a-t-il ajouté. A l'heure où les footballeurs occupent la première place à sept rencontres de la montée avec treize points d'écart sur le second avec 0 défaite, il est inconcevable qu'il y ait un litige public-comité. Le match IRT-Iittihad de Mohammedia était plaisant à suivre parce qu'il y avait du suspens de bout en bout. Les visiteurs étaient sur le point de créer la surprise en battant pour la première fois le leader qui semblait un peu confiant. Comme l'a répété l'entraineur Benhachem à ses joueurs au cours de la semaine, une rencontre n'était jamais gagnée à l'avance et pour la gagner, il fallait la bien joué. « Il faut se méfier des Mohammadiens qui vont nous créer des difficultés », a-t-il dit. A vrai dire, ce qui était attendu par le staff technique, arriva. L'Ittihad de Mohammedia n'était pas un adversaire facile. Bien que replié en défense, durant toute la partie, l'équipe a opté pour un système de contre-attaques menées avec beaucoup d'intelligence. Avec un peu plus de chance, sa tactique aurait donné un meilleur résultat. En toute sincérité, les visiteurs n'ont pas vaincu mais ont convaincu. Incompréhensible la place de lanterne rouge qu'ils occupent parce qu'ils méritent mieux. Il est certes que l'équipe manque de moyens financiers : ses résultats sonnent l'alarme devant le mutisme des autorités de la ville et des personnalités du secteur économique et tous les observateurs sportifs déplorent le fiasco du football à Mohammedia après la chute du grand Chabab de Trava, Mari, Faras, Acila ... A la 42ème minute, douche froide au Grand Stade de Tanger : l'Ittihad de Mohammedia toujours sur une contre-attaque mal arrêtée par la défense tangéroise, ouvrait le score. Le 0-1 constituait la surprise de la journée. En deuxième mi-temps, le même scénario reprenait : nette domination des locaux devant un mur infranchissable des Mohammadiens dont les contre-attaques se multipliaient créant la panique au sein de la défense. Heureusement, il y avait plus de peur que de mal et Bistara était sûr dans ses interventions. Tout le monde craignait le 0-2 qui était une sérieuse menace au fil des minutes. Piqués au vif dans leur amour propre, Melhaoui, Hamoudane et leurs coéquipiers ont fait preuve d'une grande combativité et ne voulaient qu'un objectif : annuler le but d'avance. Il a fallu attendre les dernières minutes pour voir les efforts de domination récompensés. Hamoudane qui semble se réconcilier avec le but obtenait l'égalisation. Mieux vaut un point que rien. Mais contre le courant du jeu, Badr Zaki surgissait pour marquer le deuxième but à l'heure où les deux formations étaient satisfaites du partage des points. Victoire méritée de l'IRT dont les joueurs ont cru à leurs chances jusqu'au dernier coup de sifflet devant un malheureux Ittihad de Mohammedia qui méritait mieux.