A vrai dire, le public tangérois est plus fort que son équipe qui le représente. Il mérite mieux que se contenter d'un nul sans but. Il exige le bon spectacle et surtout la victoire de ses joueurs pour un défoulement qui vient à la fin de la semaine après une longue attente pleine de problèmes quotidiens de la vie. Le football c'est « l'opium » du peuple qui cherche le salut et l'affirmation de soi dans les stades. Tanger souhaite avoir un grand club car le nombre de spectateurs dans une division inférieure à l'élite du football national ne cesse d'augmenter. Cette 7ème journée dans les deux divisions n'a pas connu une affluence de 10.000 spectateurs avec une mention spéciale pour le sommet du championnat MAT-KAC qui a attiré 7500 supporters. Au Marshane, il y en avait 12.000 et la semaine dernière il y en avait 15.000 sans oublier la rencontre de la saison écoulée IRT-CODM qui était suivie par 40.000 spectateurs au grand complexe. Amine Benhachem joue cette année une importante carte : celle du retour en première division professionnelle. Il le sait et personne ne comprend ses dernières déclarations à la radio affirmant qu'il avait signé un contrat pour le maintien à l'heure où toute la ville est mobilisée pour la montée. Le 0-0 est un résultat décevant bien qu'il n'y avait qu'une seule formation sur le terrain : l'IRT qui a dominé de bout en bout une partie qui semblait d'apparence facile puisque les mellalis n'ont plus cette ambition de gagner et leur manque de victoire au cours de 630 minutes de jeu est un bon témoignage. La 15ème minute aurait pu donner le but de la victoire à la suite d'une action personnelle de Hamoudane qui n'est plus le même du dernier championnat si son centre avait été bien repris par Mrabet avec un face à face avec le gardien. Un seul scénario durant toute la rencontre : multiplication des attaques tangéroises devant un « béton » mellali qui rappelle celui de l'Inter de Milan de Helenio Herrera. Rien ne passait et tous les joueurs étaient bien surveillés. Trop de cafouillages dans la surface de réparation et les spectateurs s'attendaient à un pénalty pour l'obtention des trois points. Il y en avait deux qui étaient fort douteux mais l'arbitre était près des actions et laissait jouer. De la tribune de presse, il était difficile de se prononcer. La deuxième mi-temps a connu la même physionomie et l'IRT au complet était dans la surface de réparation du Raja de Beni-Mellal. On cherchait le but libérateur mais la défense était intraitable. Avec le 7ème nul sur 7 matches, les visiteurs semblent plus « Italiens » que « Marocains » et doivent jouer le calcio. Un détail important est à relever : des pancartes condamnant la violence dans les stades vibraient dans une ambiance sportive exemplaire. Amine Benhachem, en dépit de son excellent travail sur le banc tangérois, se trompe en voulant imiter Ancelloti ou Luis Enrique en optant pour une politique de rotation de joueurs car l'IRT n'est ni le Real, ni Barcelone avec leur effectif riche et complet. A ce stade de la compétition, la formation tangéroise doit avoir un onze type pour garder la cohésion et connaitre les bons automatismes. D'une journée à une autre, il y a des changements qui nuisent à la bonne marche de l'équipe. Des footballeurs manquant de compétition tels Salah, Serroukh ou même Nakhli et Cherradi, devaient rester sur la touche attendant la récupération de leur forme physique.