C'était hier, mercredi 10 février, que les pourparlers entre le gouvernement malien et les divers groupuscules au nord du mali, en tête le MNLA, ont repris avec l'espoir d'avancer dans les négociations à Alger. A l'entame de cet énième round, dans la capitale algérienne, des discussions entre Bamako et les mouvements rebelles de la partie septentrionale du Mali, on ne peut que rester dubitatif sur ce qui va sortir de cette rencontre. Tant il est vrai que le MNLA et les autres factions n'ont pas réellement changé de position sur les revendications primaires et utopiques qu'est l'indépendance. Il ne faut pas avoir peur des mots car cette ambition est généreusement distillée dans les différents discours et le plan d'accord de paix proposé par la médiation en dit long sur cette réalité. En outre, l'Algérie qui sert de terre des pourparlers n'a fait que galvauder les séparatistes dans leur quête de la division du Mali. Sinon, comment proposer un quota à des mouvements bellicistes dans la gestion politique du pays ? En effet, dire que les institutions de la République doivent fonctionner sur la base de quotas attribués à différents groupes ethniques ou à différentes minorités n'est pas de nature à renforcer la cohésion sociale ni politique. Elle ne fera qu'aggraver le clivage ethnique et régional. Un piège que le gouvernement malien a vite décelé car comme le dit son Premier ministre, Abdulaye Diop, aller dans le sens de quotas aujourd'hui créera une instabilité permanente pour le pays. D'où le rejet de l'Azawad dans sa connotation politique et géographique qui considèrerait Tombouctou, Gao et Kidal comme une seule entité politique. Cette position claire et tranchée, qui est d'ailleurs juste, ne sera pas du goût du MNLA en particulier. D'où le risque d'un nouvel échec pour la présente rencontre d'Alger d'autant plus que le document de la médiation propose, entre autres, le respect de l'intégrité territoriale, le respect de la souveraineté nationale du pays, le respect du caractère laïc et républicain, de même que la forme unitaire de l'Etat malien. Autres faits qui vont peser lourdement dans les discussions, c'est qu'à la veille du rendez-vous d'Alger, on a assisté à un week-end sanglant dans le nord du Mali avec l'affrontement de groupes armés rivaux non loin de la localité de Tessit notamment. Le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) accusant l'armée malienne de combattre aux côtés du Gatia, un groupe armé pro-gouvernemental. Ce qui a été catégoriquement démenti par Bamako. A l'ouest de la localité de Tessit, ce n'est pas non plus la paix car une forte tension règne toujours tout comme dans la région de Tabankort, où groupes rebelles et groupes armés pro-gouvernementaux se regardent en chiens de faïence. Au regard de ces éléments, il est fort à craindre que les pourparlers d'Alger ne se transforment en un piège au lieu d'un cadre adéquat pour résoudre la question de l'Azawad en raison de la position ambigüe du pays qui abrite ces négociations inter-maliennes.