Le Royal Free Hospital "a le regret d'annoncer que l'état de Pauline Cafferkey s'est progressivement détérioré au cours des deux derniers jours et qu'elle est désormais dans un état critique", ont indiqué dans un communiqué les médecins qui soignent l'infirmière. "Mes pensées et mes prières vont à Pauline Cafferkey qui se retrouve dans un état critique avec Ebola", a réagi le Premier ministre britannique David Cameron sur Twitter. Le Premier ministre écossais Nicola Sturgeon a également apporté son soutien à l'infirmière, qui travaille en Ecosse. La patiente a accepté de recevoir ces derniers jours un traitement antiviral expérimental et du plasma sanguin prélevé sur une personne ayant survécu à la maladie, dans l'espoir que les anticorps qu'il contient l'aideront à combattre la maladie. L'épidémie de fièvre hémorragique a fait en un an au moins 7.890 morts sur un total de 20.171 cas enregistrés dans les trois pays les plus touchés, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, selon un dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). L'hôpital n'a cependant pas réussi à se procurer le médicament expérimental ZMapp, administré à plusieurs personnes infectées par le virus Ebola cette année, mais qui n'est "plus disponible dans le monde actuellement". Elle est soignée dans l'établissement où avait été admis l'automne dernier l'infirmier britannique William Pooley, qui, également victime du virus Ebola en Sierra Leone, avait guéri. Comme lui, Pauline Cafferkey a été placée dans une unité d'isolement, dont l'accès est réservé au personnel qualifié, dans un lit recouvert d'une tente disposant d'un système de ventilation autonome. "Pauline est assise sous la tente, elle lit, mange un peu et est en communication avec sa famille. Les prochains jours vont être décisifs. Son état pourrait empirer", avait raconté mercredi le docteur Michael Jacobs, spécialiste des maladies infectieuses au Royal Free Hospital. Incroyable courage Pauline Cafferkey, 39 ans, travaillait pour l'ONG Save the Children au centre médical britannique de Kerry Town, en Sierra Leone, avant de rentrer au Royaume-Uni dimanche dernier. Elle a été testée positive lundi à Glasgow, en Ecosse, après s'être sentie fiévreuse pendant la nuit et a ensuite été transférée tôt mardi matin vers le Royal Free Hospital. Pour le professeur Hugh Pennington, expert en microbiologie, l'infirmière doit désormais compter sur la chance pour survivre. "Le plasma est probablement son meilleur espoir de traitement". Les autorités de santé britanniques ont annoncé vendredi avoir retrouvé la trace de l'ensemble des 71 passagers du vol entre Londres et Glasgow, dernière étape du voyage de l'infirmière. Passée aussi par Casablanca au Maroc, Pauline Cafferkey avait pu embarquer à l'aéroport londonien de Heathrow après qu'on avait mesuré sa température à six reprises. Comme sa température était à chaque fois normale, les autorités l'ont autorisée à monter dans l'avion. Le docteur Peter Carter, directeur du Royal College of Nursing trade union (syndicat des infirmiers), a salué "l'incroyable courage" de Pauline Cafferkey et a rendu hommage à tous les personnels soignants en première ligne qui, comme elle, sont indispensables dans la lutte contre Ebola et prennent des risques considérables. "Leur courage et leur compassion sont source d'inspiration", a-t-il affirmé. Fin décembre, sans compter Pauline Cafferkey, l'OMS avait indiqué que 678 travailleurs de la santé ont été infectés par le virus et que 382 en sont morts.