Le groupe istiqlalien pour l'unité et l'égalitarisme a reproché, vendredi au projet de loi de finance 2015 lors de la discussion de sa première partie «un manque de visibilité» et l'a qualifié d'»improvisation». Critiquant «le manque de l'identité politique et de la vision économique et sociale dans ce projet de loi», il a qualifié ses dispositions de «fractionnées» et d'»isolées» qui ne sont pas en mesure d'édifier les bases d'un véritable développement. Abordant le volet politique, le groupe a souligné par la voix de son chef Noureddine Moudiane, que le projet de loi des finances ne reflète pas les contenus, les orientations et les choix du programme gouvernemental sur la base duquel l'Exécutif a eu la confiance des représentants de la nation. Le projet de loi, a-t-il estimé, n'est pas à la hauteur des attentes des Marocains qui aspirent à un projet de développement intégré, faisant part du «retard» du gouvernement dans la réalisation de plusieurs projets structurants, dont le chantier de la régionalisation avancée, la réforme de la justice, le contenu des Assises nationales sur la réforme des impôts et sa «tergiversation» dans la promulgation de plusieurs lois organiques, stipulées par la Constitution. Concernant le volet économique et social traité par le député Khalid Sbiae, le groupe a relevé que le projet conforte désormais le recul sur les acquis réalisés au cours des précédents gouvernements, en particulier dans les secteurs sociaux. Aux antipodes du discours véhiculé par le gouvernement à travers lequel il s'engage à soutenir l'investissement et la consolidation du réseau des services sociaux, l'Exécutif, a rappelé le groupe, a procédé à la réduction du taux d'investissement du budget général dans ces secteurs, en comparaison avec le PIB qui est passé de 7 pc en 2010 à 5,2 en 2014 et à 5,5 pc dans le projet de loi de l'année prochaine. Adoptant le même ton, les groupes d'opposition ont affirmé que le projet témoigne de la légèreté avec laquelle le gouvernement traite les dossiers sociaux et économiques et le non-respect des engagements énoncés dans son programme sur la base duquel il a obtenu la confiance du parlement. Ils ont souligné que ce projet de loi bien qu'il intervienne dans un contexte économique difficile, se devait de «tirer profit de la situation nationale marquée par la stabilité politique et sociale». Le projet de loi de finances est incapable de remédier aux dysfonctionnements économiques et sociaux de même qu'il comporte des mesures palliatives consacrant son caractère non participatif, comme le recours à des prêts internationaux pour remédier à la baisse des réserves de devises du pays, l'emprunt pour la consommation au lieu de les consacrer à l'équipement et l'investissement, ont indiqué les parlementaires de l'opposition, estimant que ledit projet ressemble dans une large mesure à la politique d'ajustement structurel à travers laquelle le gouvernement cherche à obtenir un certificat de bonne conduite des institutions financières internationales au détriment des classes pauvres et vulnérables. En fait, les objectifs énoncés dans le PLF2015 sont de simples slogans proposés par le gouvernement qui reste toujours attiré par les orientations des institutions financières internationales, d'où la précarité des efforts déployés à travers ce projet pour rétablir les équilibres macro-économiques. Le projet de loi de finances pour l'exercice 2015 contribue à l'élargissement des catégories exclues de la richesse nationale, a souligné l'opposition, ajoutant que ce projet se caractérise par le manque de convergence entre les budgets sectoriels et l'insuffisance des mesures financières prises pour réduire les disparités sociales et promouvoir l'emploi. Ce projet «n'a pas de perspectives» dans la mesure où il accentue la souffrance des pauvres, ont martelé les députés de l'opposition, relevant que le PLF2015 ne répond pas aux attentes des citoyens et en déphasage avec l'évolution économique au niveau mondial.Ce projet opte pour la pression fiscale au lieu d'élargir l'assiette fiscale et la réduction des dépenses s'avère inutile face à l'amplification incontrôlée de la masse salariale.