La Marche Verte a démontré que rien n'est impossible si on s'en donne la peine. A son annonce, le monde extérieur dans sa quasi totalité avait alors pensé à un bluff impossible à réaliser tant les délais étaient extrêmement courts, tant mobiliser, rassembler et transporter 350 000 personnes éparpillées entre monts, vaux, plaines et déserts paraissait pratiquement irréalisable, tant assurer le gîte, le couvert, les soins et l'eau dans un environnent isolé et désertique paraissait chimérique, tant encadrer des civils inaccoutumés à la discipline de groupe et pourvoir sécurité et protection des biens et des personnes au sein de ce gigantesque groupement paraissait utopique. Pourtant, ce fut fait. En un temps record, 350 000 personnes dont beaucoup venant des coins les plus lointains furent transportées sans accident notable, logées, nourries, blanchies, soignées, organisées, encadrées, protégées. Point de paresse, de laisser-aller ou de zèle destructeur de la part des fonctionnaires d'exécution car bien encadrés par leur hiérarchie ne snobant pas la présence sur le terrain. La Marche Verte est une école. Une école par son esprit. Croire au POSSIBLE et faire en sorte pour qu'il soit. Agir jusqu'à la limite de ce possible. Agir jusqu'à ce qu'un impossible, certainement provisoire, s'impose. Agir. Cet esprit doit être inculqué à l'école, au sein des entreprises, au sein de la Fonction Publique, non par vanité mais en tant qu'exemple, en tant que précepte incrustant en chacun la confiance en soi, la rage d'entreprendre, en tant que persévérance répugnant à la paresse, à la frilosité et à la lâcheté.