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«Doing Business» 2015 : Le Maroc à la 71ème place : La Banque mondiale prévient : Le classement ne saurait être vu comme un signe de performance économique
Il ne faut surtout pas se précipiter dans l'interprétation du classement du Maroc à la 71e place, parmi 189 pays, dans le rapport Doing Business 2015 de la Banque Mondiale (« Going Beyond Eficiency » -Au-delà de l'efficience-), avec un bond de 16 places par rapport au classement de 2014, et y voir une performance réalisée sur le plan économique. «Doing Business» a tous les ingrédients pour être à la fois important et controversé, ce qu'il n'a pas manqué d'être», affirme le chef économiste de la Banque mondiale, Kaushik Basu. «La controverse vient souvent du fait de voir dans ce rapport (...) davantage qu'il ne reflète», indique ce responsable dans son avant-propos, assurant que le «Doing Business» ne saurait être vu comme un signe de performance économique des pays. La banque mondiale prévient encore en ajoutant que son rapport «ne couvre pas toute la palette des sujets de préoccupation des entreprises», comme la sécurité, la prévalence de la corruption, la dimension du marché, la stabilité macroéconomique, ainsi que le niveau de qualification de la main-d'œuvre. Ne sont pas également compris dans le périmètre couvert par les indices du rapport, dans l'accès à l'électricité, la possibilité de recourir aux services de l'électricité, dans l'accès au crédit, la disponibilité des établissements de crédit et dans les transactions transfrontaliers, les tarifs d'importation et les subventions. Le rapport «Doing Business» s'intéresse surtout à l'efficacité des réglementations, pour estimer la rapidité, le coût et la simplicité d'une transaction. Entre 2014 et 2015, le seul chapitre sur lequel le Maroc a accompli des progrès est celui du commerce transfrontalier où occupe la 31e place en ayant réduit le nombre de documents exigés. Ce n'est nullement là, une performance économique et l'indice correspondant à ce périmètre ne se substitue pas au PIB ou à d'autres indicateurs. Le Maroc occupe la 54e place dans le lancement d'entreprise avec 5 procédures et une durée de 11 jours, le même rang dans l'octroi du permis de construire avec 12 procédures et 91 jours, la 66e place dans le paiement des impôts avec 6 paiements par an et 232 heures par an, la 81e place dans l'exécution des contrats avec 40 procédures et 510 jours, la 91 place dans l'accès à l'électricité avec 5 procédures et 62 jours, la 104e place dans l'accès au crédit, la 113e place dans le règlement de l'insolvabilité avec 3,5 années, la 115 place dans le transfert de propriété avec 8 procédures et 40 jours et la 122e place dans la protection des investisseurs minoritaires. Ces différents classement rendent compte de l'attractivité du Maroc, fortement obérée par la plupart indices retenus par «Doing Business» où la Maroc est classé en dessous de la moyenne des pays. On peut, par ailleurs, aisément imaginer le recul certain du Maroc si le rapport de la Banque mondiale avait retenu d'autres périmètres comme, la corruption, le foncier, la conservation foncière ou la gouvernance. Le rapport mesure la facilité de faire des affaires dans 189 économies en examinant 11 réglementations applicables aux entreprises, parmi lesquelles la création d'entreprise, l'obtention de prêts, le raccordement à l'électricité et le commerce transfrontalier. Le rapport «Doing Business» 2015 du Groupe de la Banque mondiale classe Singapour au premier rang du classement évaluant la facilité de faire des affaires, tandis que 5 des 10 pays ayant le plus progressé se trouvent en Afrique subsaharienne. La 12e édition de ce rapport montre que les dix pays les mieux classés sur le plan de la facilité de faire des affaires sont, outre Singapour, la Nouvelle-Zélande, RAS de Hong Kong (Chine), le Danemark, la république de Corée, la Norvège, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Finlande et l'Australie. Les 10 économies ayant le plus progressé depuis l'édition précédente sont le Tadjikistan, le Bénin, le Togo, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, Trinité-et-Tobago, la république démocratique du Congo, l'Azerbaïdjan, l'Irlande et les Émirats arabes unis. Selon une note de la Banque mondiale, les pays d'Afrique subsaharienne détiennent le record en matière de réformes réglementaires (75 sur 230 à l'échelle mondiale), tandis que l'Europe et l'Asie centrale comptent le plus fort pourcentage de pays ayant progressé. Les avancées sont inégales au sein de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord où la Syrie, en plein conflit, se retrouve au bas du classement. Les pays d'Asie du Sud ont été les moins réformateurs de tous. «Doing Business 2015 » (Au-delà de l'efficience), constate que 11 pays au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont engagé des réformes dans au moins un domaine mesuré par le rapport en 2013/14: L'Algérie, le Bahreïn, Djibouti, la République arabe d'Egypte, la République islamique d'Iran, la Jordanie, Malte, le Maroc, la Tunisie, les Émirats arabes unis, la Cisjordanie et Gaza. Avec 55 pour cent des économies de la région ayant réformé la réglementation des affaires, contre 60 pour cent en Asie de l'Est et le Pacifique et 74 pour cent en Afrique Sub-Saharienne - les reformes engagées dans la réglementation des affaires restent limitées et ne touchent pas tous les domaines mesurés par Doing Business, tels que l'exécution des contrats et le règlement de l'insolvabilité, précise la note. L'année dernière, la plupart des réformes mise en œuvre par les économies de la région étaient engagée dans le domaine du commerce. L'Algérie et la Jordanie ont amélioré les infrastructures portuaires, réduisant ainsi les délais de traitement dans les ports terminaux, tandis que le Maroc a réduit le nombre de documents requis pour l'exportation. Ces réformes conduisent à des avantages tangibles pour les entrepreneurs. Il y a dix ans, un entrepreneur marocain devait attendre17 jours pour exporter les marchandises de son pays, alors qu'aujourd'hui il lui faut seulement 10 jours, soit autant qu'en Autriche. « Alors que l'instabilité demeure au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, plusieurs économies de la région ont fait des efforts notables pour améliorer l'environnement des affaires », a déclaré Rita Ramalho, auteur principale du rapport Doing Business du Groupe de la Banque mondiale. « Au cours de la dernière année, les Émirats arabes ont été le pays qui a amélioré le plus son environnement des affaires dans la région, et ce dans de multiples domaines couverts par le rapport, ce qui en fait l'un des 10 économies qui ont fait le plus de progrès dans le monde. Les Émirats arabes unis ont amélioré l'efficacité administrative de leur registre foncier, l'accès à l'information sur le crédit, et la protection des investisseurs minoritaires». Le rapport de cette année, élargit l'étendue des données de trois des 10 thèmes abordés, et il est prévu d'en élargir cinq autres l'année prochaine. En outre, le classement de la facilité à faire des affaires est désormais basé sur l'index de la distance de la frontière. Cette mesure montre à quel niveau chaque économie se situe par rapport aux meilleures pratiques mondiales en matière de réglementation des affaires. Un score plus élevé indique un environnement d'affaires plus efficace et des institutions juridiques solides.