Mauvaise nouvelle. Les défaillances d'entreprises au Maroc augmenteraient de 10% en 2014. C'est ce qui ressort des dernières perspectives économiques mondiales d'Euler Hermès, ajoutant qu'elles devraient reculer de 8% au niveau mondial. « Cela ne signifie pas nécessairement que les entreprises ont totalement retrouvé leur meilleur niveau », estime le patron du cabinet d'étude français Wilfried Verstraete. Le nombre de défaillances reste ainsi de 13% supérieur à son niveau d›avant la crise de 2008. Pour rappel, Euler Hermès, dans son rapport « Maroc, un Batal dans la bataille », publié en janvier de l'année en cours, avait déjà prévu une hausse de 10% des défaillances d'entreprises en 2014 et en même temps un accroissement de créations d'entreprises. « Ce sont essentiellement les entreprises de taille intermédiaire et les petites entreprises qui vont continuer à souffrir le plus. Il va falloir qu›elles apprennent à maîtriser la productivité du travail pour rester compétitives », argumente Ludovic Subran, chef économiste du groupe Euler Hermès. Quant à l›augmentation des défaillances d›entreprises attendues en 2014, l'économiste estime qu›il s›agit là d›un niveau normal compte tenu d›un taux de croissance supérieur à 4%. « Se positionnant comme un pays à risque moyen, indique Ludovic Subran, le Maroc peut se développer avec la baisse de la part de l›économie informelle, le recours au crédit en sachant que la moitié des transactions se font au comptant et l›intégration des mécanismes de protection des affaires pour investir en ayant recours au maximum de garanties ». Selon le cabinet d'étude, spécialiste mondial des solutions d›assurance, ce sont surtout le ralentissement du crédit au secteur privé et l›augmentation des coûts salariaux unitaires qui pèsent sur l'économie marocaine. Quant aux secteurs qui sont les plus touchés par les défaillances d'entreprises, ils sont principalement le bâtiment, l'électronique et l'électroménager. Selon le dernier rapport mondiale d›Euler Hermès, fraîchement rendu public, les pays qui vont connaître, comme le Maroc, de fortes hausses de défaillance d'entreprises sont essentiellement d'ordre deux : la République Tchèque (+9%) et le Brésil (+9%). A l›inverse, l›Espagne (-23%), les Pays-Bas (-15%) et l›Afrique du Sud (-14%) devraient enregistrer la plus forte amélioration. Pour 2015, l'étude portant sur 42 pays, dont le Maroc, note que le volume mondial de défaillances ne devrait d›ailleurs pas retrouver ses niveaux d›avant-crise 2008, faisant observer que la situation devrait rester compliquée au Maroc (+10%), en République Tchèque (+6%) et en Colombie (+3%). En revanche, la situation s'améliorera nettement en Pologne (-10%) au Danemark (-8%), et aux Pays-Bas (-7%). « Nous anticipons bien une nouvelle diminution des défaillances en 2014 et 2015, mais nous ne voyons toujours aucun signe de retour aux niveaux d›avant-crise », souligne Ludovic Subran, chef économiste d›Euler Hermès. « Au-delà de la tendance baissière des défaillances d›entreprises, le défi consiste à identifier les pays qui connaîtront effectivement une réduction significative du risque d›impayés. Les autres resteront pénalisés par des « entreprises zombies », qui produisent de la trésorerie mais sont incapables d›attirer suffisamment d›activité pour rembourser leurs dette mettant potentiellement en danger leurs fournisseurs ».