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Augmentation des impayés dans le Bâtiment, l'électronique et l'électroménager Euler Hermès tire la sonnette d'alarme : Les défaillances des PME marocaines croîtront de 10% en 2014
La croissance économique au Maroc devrait se situer à 4,5% en 2014, mais les défaillances d'entreprises vont croître de 10%. C'est ce que prévoit, en tout cas, Euler Hermès, spécialiste des solutions d'assurance, dans son nouveau rapport intitulé : « Maroc, un Batal dans la bataille ». « Ce sont essentiellement les entreprises de taille intermédiaire et les petites entreprises qui vont continuer à souffrir le plus. Il va falloir qu'elles apprennent à maîtriser la productivité du travail pour rester compétitives », commente Ludovic Subran. Si le Maroc veut se développer, ajoute le chef économiste du groupe Euler Hermès, cité par « L'Usine Nouvelle », il doit baisser la part de l'économie informelle, développer le crédit accordé au secteur privé - la moitié des transactions se font au comptant - et intégrer les mécanismes de protection des affaires pour investir, et ce, via le recours au maximum de garanties. Dans ce point, on souligne que l'encours des impayés était chiffré à fin 2012 à 1,5 milliard de DH. Les secteurs du bâtiment, de l'électronique et de l'électroménager sont les plus touchés. Ils participent aux sinistres respectivement à hauteur de 60% et 20%. Le groupe Euler Hermès appelle également à la réduction du coût du travail. « Personnellement, je ne suis pas un fanatique de la diminution du coût du travail. Il est extrêmement difficile de corriger la rigidité des salaires au Maroc. Deux leviers peuvent être actionnés. D'abord, on peut agir au niveau de la flexibilité du marché du travail par le truchement de l'assouplissement des réglementations publiques en matière d'embauche et de licenciement, pour faire face aux rigidités qui n'encouragent pas les chefs d'entreprises à recruter. Ensuite, les cotisations sociales ont augmenté très vite, pesant lourdement sur les charges des entreprises. Au final, cela coûte énormément à l'entreprise de recruter de nouveaux collaborateurs. En Allemagne, pour réduire le coût du travail, ils ont agi sur les cotisations sociales. En gros, ce sont les deux pistes sur lesquelles le Maroc peut agir pour améliorer son coût du travail et par ricochet sa compétitivité au niveau export », avait-il noté dans l'interview. Ludovic Subran reste cependant optimiste. « Avec ses différents plans de développement, le Maroc a su investir dans les infrastructures qui lui permettent aujourd'hui de gagner des points de compétitivité», estime-t-il. « Le Maroc est un pays qui a injecté des dépenses publiques nécessaires au niveau des infrastructures et de la logistique pour son intégration au commerce régional et mondial. En plus, il y a bien évidemment la stabilité politique qui joue très positivement pour le Royaume. Ces facteurs procurent au Maroc un meilleur avantage par rapport à d'autres pays de la région », avait-il souligné dans un entretien accordé en novembre 2013 au Portail internet « int.ma ». « Les efforts du Maroc sur la logistique et les infrastructures de transport sont notables », indique-t-on. Sur le classement des débouchés commerciaux visés par les entreprises françaises, le rapport note que le Maroc est passé de la 10ème à la 6ème position entre 2010 et 2012. Au niveau ainsi de la logistique et des transports, le pays s'est hissé au troisième rang de « l'indice Euler Hermès d'effort d'intégration aux réseaux de transports mondiaux en 2012 ». Autre point soulevé incitant à l'optimisme : le PIB par tête doublerait au Maroc entre 2012 et 2022. « Grâce aux efforts de simplification administrative, le Maroc peut servir d'ancre régionale, mais de nouvelles options de financement pour les entreprises doivent se développer », ajoute Euler Hermès. A noter enfin qu'Euler Hermès place le Maroc, à cause des problèmes de déficits et des faiblesses structurelles et cycliques, dans la catégorie des pays à risque moyen.