On n'est jamais mieux servi que par soi-même. L'Agence de presse algérienne, APS, a récemment publié une dépêche qui relate les dernières tentatives de passer pour une victime du boxeur Zakaria Moumni, dont les affabulations ne trouvent plus preneur du côté de la Seine. Les propagandistes gaulois à la solde d'Alger n'ayant pas pu vendre les histoires à dormir debout du boxeur escroc qui «entend des voix», Al Mouradia n'a eu d'autres choix que de faire appel à des confrères de l'autre rive de l'Oued Isly. Nos collègues algériens ont eu le mérite, il faut bien l'avouer, de ne pas reprendre les contes les plus abracadabrants du boxeur qui se voulait conseiller ministériel, du genre superman brisant ses menottes et arrachant le bandeau qui l'aveuglait, pour voir passer au même moment le patron des services marocains du contre-espionnage. Ce dernier se serait même, alors, enfui en courant! Ou les appels téléphoniques qu'il prétend avoir reçu de la part de hauts responsables marocains, sans qu'il n'y ait personne à l'autre bout du fil. Outre le moment où il a signé ses aveux... les yeux bandés! Il y a quand même un passage de ladite dépêche de l'APS où il est question d'une audience imaginaire que SM le Roi devait lui accorder, avant de se décommander en invoquant des occupations... Moumni est catégorique, le Quai d'Orsay le savait! C'est vrai, puisque c'est lui-même qui l'a dit au département français des Affaires étrangères... Par courtoisie envers nos confrères algériens, on dira que les pressions ont dû être trop fortes pour les pousser à répéter ces inepties. Si l'agence de presse du pays voisin de l'Est a bien exploité la lettre adressée à Mme Navanethem Pillay, haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l'Homme, par celui qui se rêvait un destin de haut commis de l'État, avant de se retrouver derrière les barreaux pour avoir fait rêver deux de ses concitoyens de postes d'emploi en France en contrepartie d'une commission perçue, elle s'est toutefois prudemment contentée de certains extraits, sans en dévoiler entièrement le contenu. Un «oubli» que « Demain online » s'est fait un plaisir de combler en se chargeant de la besogne de publier la lettre in-texto. Qui se ressemble... «Madame la Haut-commissaire... Le 27 septembre 2010, ma vie a basculé... J'ai été emmené par des policiers pour «atteinte à la personne sacrée du Roi»... Escroquer deux compatriotes, c'est très moche, mais de là à parler d'atteinte à la personne sacrée du Roi... Les Marocains avouent franchement qu'ils n'ont pas encore mis la pression sur leurs représentants au parlement pour légiférer au sujet des délits d'escroquerie et les faire sanctionner en tant qu'atteintes à la dignité royale... De plus, Moumni a sérieusement vexé les agents marocains, qui se voient réduits à endosser des accusations de torture de la part d'un vulgaire délinquant. Quant à citer la CIA comme référence... peut-être qu'il y a confusion avec Kandahar, Abou Ghrib ou Guantanamo. Mais Saint Zakaria d'Arc, le briseur de menottes, celui qui entend des gens lui parler au téléphone sans que ces derniers aient décroché le combiné, en a de plus belles à conter à la fonctionnaire onusienne. «Ils voulaient me contraindre par la torture à oublier ma rencontre avec le Roi et son secrétaire particulier» ! L'histoire de l'humanité déborde de cas de torture pour obliger une personne à dévoiler une information, avouer un crime ou même simplement par vengeance, mais torturer quelqu'un juste pour lui faire oublier une rencontre! A moins qu'elle ne soit du troisième type. Jeanne d'Arc en négatif Un exemple frappant de la «logique déductive» propre à Zakaria Moumni. «Contrairement aux allégations de l'ex-ministre de l'Intérieur marocain», les propos de ce dernier «confirment à l'évidence» que le boxeur, qui se sent une âme de Jeanne d'Arc, a bien été contacté par l'ex-ministre, comme il le soutient. Aussitôt après, ces «confirmations à l'évidence» deviennent dans la narrative de boxeur étourdi des «aveux», qui ne laissent «aucun doute quant à la personne à l'origine des instructions données». La preuve que ce qu'il dit est vrai ? Des organisations internationales des Droits humains ont relayé ses propos. Sans jamais les avoir confirmés, bien sûr, mais ce sont là des détails qui importent peu à Moumni. Pas plus que les témoignages des victimes de Moumni et toute la paperasse juridico-administrative empilée par les enquêteurs de police et la justice marocaine à son sujet, depuis le dépôt de plainte contre lui, jusqu'à sa condamnation à trois ans de prison pour ses méfaits. Tout ça, Moumni fait simplement comme s'il n'existait pas. Vous en voulez encore ? Même les présidents américain, Obama, et français, Hollande, seraient au courant de l'affaire Moumni. Là encore, parce que c'est lui-même qui le leur a écrit, pardi ! Mais s'ils ont effectivement lu son courrier ou pas, ça c'est une toute autre histoire. Pillay, la dame Droits humains de l'ONU, est donc prévenue. La simple réception de la lettre de Moumni, qu'elle soit prise en considération ou même pas lue, équivaut, dans tout les cas de figure, reconnaissance de la véracité de ses propos à ses yeux. Si demain son nom est cité parmi celui des personnalités de dimension internationale qui «savent» pour Moumni, qu'elle n'en soit, donc, nullement étonnée. «En me graciant, le Roi a reconnu mon innocence» ! Voilà comment le boxeur escroc comprend les choses. Les appels en recours ne sont, bien entendu, pas pour des personnalités de la stature de Moumni. Exactement, le genre de personnage atteint de folie des grandeurs dont raffolent les donneurs d'ordre d'Al Mouradia, les journalistes de l'agence APS étant astreints à faire écho à des morceaux choisis de ses fables à dormir debout, depuis que plus personne ne veut plus en entendre parler dans l'Hexagone. Elle est bien révolue la «belle» époque du Général Tawfik, quand la DRS ne comptait pas que des tocards dans ses écuries. Depuis la «mise en veilleuse» du maître espion de la vieille école par le clan Bouteflika, les Marocains n'ont plus que de minables manipulateurs à affronter. Ils ne parviennent même pas à faire occulter à l'opinion publique internationale les horreurs qui se déroulent présentement dans les camps de séquestrés installés dans le Sud de l'Algérie par leurs vulgaires opérations de propagandes anti-marocaines. Pousser l'APS en ligne de front, armée du seul pétard mouillé Moumni, c'est que les stratèges d'Al Mouradia sont vraiment sous haute pression et en mal de chair à canon. Et griller la machine de guerre APS, alors que la bataille de Tindouf vient à peine de commencer, ce n'est vraiment pas malin, non plus. Souffle actuellement sur Al Mouradia le vent brûlant et nerveusement épuisant venu des camps de la honte de Lahmada, dont le bruit persistant semble porteur des voix d'outre-tombe des victimes qui prédisent à leurs bourreaux les pires supplices dans l'au-delà. Il y a là, en effet, de quoi perdre la raison. Surtout quand on roule déjà, à toute vitesse, dans cette direction en fauteuil roulant. Ahmed NAJI