« Nous ne nous satisfaisons pas de la simple mise en liberté de Zakaria Moumni. Nous considérons que sa détention et son procès constituent une injustice flagrante qui doit être réparée. Quand l'honneur d'une personne a été sali et sa liberté bafouée, ceux-ci doivent être réhabilités ». Le président d'honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), Me Patrick Baudouin, lance un message clair à l'ouverture de la rencontre organisée, la semaine précédente à Paris. Initiée par le FIDH, cette rencontre a eu pour principal objectif d'annoncer que Moumni ne compte pas se contenter d'être libre. « Zakaria a été jugé dans le cadre d'un procès monté de toutes pièces (…) Son casier judiciaire doit être effacé pour qu'il puisse enfin entreprendre une vie normale», déclare le coordinateur du comité de soutien de Zakaria, Ayad Ahram. Zakaria Moumni, lui, affronte de nouveau les projecteurs des médias. Il raconte sa mésaventure dont l'enclenchement a eu lieu le 27 septembre 2010 à l'aéroport de Rabat. Témoignage poignant « Quatre individus sont venus, ils m'ont tout confisqué, mon passeport, mon téléphone et mes bagages. Ils m'ont mis des menottes et conduit dans une voiture », relate le concerné; « On m'a enlevé tous mes vêtements. Mains et pieds ligotés, yeux bandés, ils ont commencé à me torturer (…) Ils se sont acharnés contre moi en me répétant tout le temps que j'étais dans l'abattoir des hommes». Zakaria décrit les différentes formes de torture dont il se dit avoir été victime durant sa détention. « J'ai été tabassé toujours les yeux bandés (…) J'ai été contraint de signer des papiers pour soi-disant récupérer mes affaires », poursuit-il, précisant qu'il porte encore les séquelles de sa torture. « Un jeudi soir, la police m'emmène en prison et le lundi d'après, 4 octobre 2010, je suis condamné à 3ans de prison ferme pour escroquerie (…) En appel, de report en report, les victimes ne se sont jamais manifestées et le juge a décidé de réduire ma peine de six mois », explique-t-il aux médias. A la recherche d'une dignité « A mon procès, les victimes se sont enfin présentées, mais en tant que témoins. Ma peine a été réduite de nouveau de 10 mois (…) C'est là que l'avocat a déposé une demande de grâce royale», indique Zakaria, avouant qu'il ne réalise toujours pas ce qui lui est arrivé. « Je ne comprends pas pourquoi j'ai été torturé ! », martèle-t-il, au cours de cette rencontre. Aujourd'hui, Moumni revendique son «droit» de disposer du poste de conseiller sportif conformément à la loi. « Il y a un décret royal et je remplissais les critères », fait-il remarquer ajoutant que ni la Fédération royale marocaine de boxe ni du ministère de la Jeunesse et des sports n'ont répondu à sa doléance.