M. Nbat Khalifa, un ex-détenu dans les prisons du "Polisario", qui a rallié le Maroc en 2003, a qualifié d'autoritaire le "système politique" appliqué à Tindouf. "J'ai été victime d'un système incompréhensible, qui ne respecte ni la divergence de vues, ni les droits de l'homme....", a-t-il dit, en relatant, dans un entretien au quotidien "Canarias 7", le calvaire et la torture dont il a été victime dans les camps de Tindouf. "Ils m'ont mis dans une petite fosse, m'ont suspendu à un toit, m'ont obligé de faire des tours en portant sur le dos une pierre de 20 kgs, et m'ont arraché aussi les ongles", raconte-t-il au journaliste, en rappelant qu'il avait tenté à trois reprises de se suicider. Dans cet entretien, publié mardi, M. Khalifa raconte également les conditions de terreur qu'il a vécues lors de son incarcération en Algérie, et les tortures qu'il avait subies ensuite dans les geôles du "Polisario". Il a rappelé avoir été emprisonné durant 21 jours à Alger pour "espionnage", avant d'être transféré les yeux bandés à bord d un avion militaire vers Tindouf, où il a subi toutes formes de tortures. Selon M. Khalifa, qui s'est enfui des camps de Tindouf en 2003, via la Mauritanie, après huit ans de détention, le "Polisario", en réalité, "ne veut pas d'un règlement" du conflit du Sahara, indiquant que la corruption est généralisée dans les camps et que l'aide extérieure fournie aux populations sahraouies ne parvient pas à ses destinataires.