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Syrie : Veto de Moscou et Pékin à une résolution visant à saisir la Cour pénale internationale: 21 morts dans un bombardement rebelle sur un rassemblement pro-Assad
La Russie et la Chine ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu visant à saisir la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye à propos de la situation en Syrie en vue d'éventuelles poursuites pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il s'agit du quatrième veto que la Russie et la Chine opposent conjointement au Conseil de sécurité à des projets de texte relatifs à la Syrie depuis le début de l'insurrection, en mars 2011. Par ailleurs, le bombardement par des rebelles d'un rassemblement de pro Assad a fait 21 morts dans la villen de Deraa Vingt-une personnes ont été tuées dans la ville syrienne de Deraa (sud) dans un bombardement rebelle contre un rassemblement de partisans de Bachar al-Assad, en campagne pour sa réélection le 3 juin, a rapporté vendredi une ONG. Onze civils dont un enfant ainsi que six membres des Comité populaires, une milice pro-régime, figurent parmi les victimes, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui avait d'abord fait état de 22 morts. Selon l'OSDH, une brigade islamique a tiré jeudi soir un obus sur «une tente (installée) dans le quartier de l'aéroport dans le cadre de la campagne de soutien» à M. Assad. L'attaque a également fait 30 blessés. C'est la première fois qu'un rassemblement électoral est visé et pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, cela constitue «un message clair qu'il n'y a pas de zone sécurisée pour organiser le scrutin». «Les rebelles ont menacé de viser des rassemblements pro-régime dans de nombreuses régions et il est clair qu'organiser des élections actuellement, avec ce qui se passe en Syrie, est une folie», a-t-il ajouté. L'élection présidentielle syrienne a été qualifiée de «farce» par plusieurs pays occidentaux et par l'opposition syrienne en exil. La proposition de résolution présentée par la France était soutenue par 62 pays, ont précisé des diplomates. Le secrétaire au Foreign Office, William Hague, s'est dit «consterné» par cette décision et a appelé Russes et Chinois à la justifier. L'ambassadeur russe à l'Onu avait dénoncé mercredi un «coup publicitaire» avant le vote du Conseil de sécurité et avait annoncé le refus de Moscou. «Nous considérons la mise aux voix de la résolution comme un simple coup publicitaire qui aura malheureusement un effet néfaste sur nos efforts conjoints pour résoudre la crise syrienne par des moyens politiques», a dit Vitali Tchourkine. La France avait appelé les membres du Conseil de sécurité à faire preuve d'unité face à la «tragédie syrienne», estimant qu'un refus de saisir la CPI reviendrait à «protéger le crime». «Même la guerre a des règles. En Syrie, elles sont quotidiennement bafouées», a estimé Laurent Fabius dans une tribune publiée par Le Monde. Le chef de la diplomatique française citait, à l'appui de ses constatations, l'utilisation de l'arme chimique, des attentats commis «contre des civils innocents», les violences sexuelles et la torture. «Il est clair qu'aucun camp n'est innocent dans cette tragédie», a déclaré le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jan Eliasson, s'exprimant devant le Conseil de sécurité au nom de ban Ki-moon. «Si les membres de ce conseil continuent d'être incapables de s'accorder sur une mesure qui pourrait apporter une forme de responsabilité dans les crimes qui sont actuellement commis, la crédibilité de cette instance et de l'ensemble de l'organisation va continuer à en pâtir», a ajouté Jan Eliasson. Le commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme, Navi Pillay, avait informé le mois dernier le Conseil de sécurité que les violations commises par les forces fidèels au président Bachar al Assad «dépassaient largement» celles menées par les groupes armés de l'opposition. Des enquêteurs de l'Onu avaient annoncé en mars avoir étendu leur liste de criminels de guerre présumés appartenant à l'un et l'autre camp.