Des «centaines de soldats» loyalistes secondés par des véhicules militaires lourds ont attaqué vendredi Babbila, une localité proche de Damas, pour tenter d'y écraser des poches rebelles, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les soldats ont pénétré en force dans Babbila, théâtre jeudi de bombardements et de combats, et où se sont retranchés des membres de l'Armée syrienne libre (ASL). Des combats ont aussi éclaté autour d'al-Qazzaz, dans le sud-est de la capitale, où les forces de sécurité ont arrêté des dizaines de jeunes hommes. De violents combats ont éclaté vendredi entre soldats syriens et rebelles dans le quartier d'al-Qazzaz, dans le sud-est de Damas, où les forces de sécurité ont arrêté des dizaines de jeunes hommes, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ce quartier populaire de la capitale syrienne est régulièrement la cible de perquisitions des troupes du régime, à la recherche de rebelles ou de militants hostiles au pouvoir de Bachar al-Assad. Des tirs nourris ont également été entendus dans le quartier rebelle de Tadamoun (sud) et à Yarmouk, le plus grand camp de réfugiés palestiniens en Syrie, selon l'OSDH. Ailleurs dans le pays, deux enfants ont été tués dans le bombardement de la ville de Boukamal, dans la province de Deir Ezzor (est) tandis que deux rebelles ont péri lorsqu'un obus de mortier s'est abattu sur la ville même de Deir Ezzor, selon l'OSDH, qui cite des militants sur place. Jeudi, au moins 131 personnes --65 civils, 42 soldats et 24 rebelles-- ont été tués dans les violences à travers la Syrie, d'après l'ONG qui se base sur un large réseau de militants et de témoins à travers la Syrie. En outre, tard dans la soirée, plus de 50 hommes ont été arrêtés par les forces de sécurité dans la province de Deraa, à la frontière jordanienne. Parallèlement, des ambulances ont été vues dans la zone transportant des morts et des blessés de l'armée régulière, selon l'OSDH. Et dans la région de Damas, au moins 23 corps non identifiés ont été retrouvés à Zamalka, une banlieue de la capitale et 22 autres dans la localité de Qatana. Ce genre de découvertes macabres se multiplient depuis des semaines à travers le pays, de même que les combats entre rebelles d'une part et civils armés pro-régime d'autre part, faisant craindre de plus en plus l'enlisement du pays dans une guerre civile. L'armée bombarde le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk Une vingtaine de personnes ont été tuées jeudi lors du bombardement par les forces syriennes du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk et de quartiers environnants dans le sud de Damas, rapportent des habitants et des secouristes. Des résidents de ce camp, qui a été fermé aux personnes des quartiers extérieurs, disent avoir été témoins d'affrontements fréquents et, depuis jeudi matin, de violents bombardements. Selon eux, l'armée a intensifié ses attaques peut-être parce qu'elle pense que les rebelles, qui se trouvaient dans les quartiers voisins de Tadamon et de Hadjar al Assouad, pouvaient tenter d'entrer dans le camp pour y trouver refuge. Les autorités syriennes soupçonnent les réfugiés palestiniens habitant Yarmouk de soutenir les rebelles. Le camp de Yarmouk et ses environs ont été le théâtre des combats les plus longs dans la capitale depuis la contre-offensive lancée par les forces loyalistes pour reconquérir la ville, après l'attentat du 18 juillet qui a fait quatre morts parmi la garde rapprochée de Bachar al Assad. L'UE planche sur les moyens d'aider l'opposition Sur la plan diplomatique, les ministres européens des Affaires étrangères exploraient vendredi à Chypre les moyens d'aider l'opposition syrienne à mettre en place une transition politique, tout en contenant la crise humanitaire. L'Europe, en pointe des sanctions à l'encontre du régime de Bachar Al-Assad, appelle depuis plusieurs mois le président syrien à céder le pouvoir à un gouvernement de transition, une position qui se heurte au conseil de Sécurité de l'ONU au veto de la Russie et de la Chine, tandis que l'escalade de la violence se poursuit sur le terrain. Moscou reste inflexible : alors que les pays arabes viennent d'appeler Damas à cesser «immédiatement» les violences, le président russe Vladimir Poutine, fidèle allié du régime syrien, a demandé jeudi aux nations occidentales et arabes de «modifier leur position» sur la Syrie, en dénonçant l'échec de leurs interventions dans d'autres pays comme l'Irak. A Londres, le président français François Hollande et le chef du gouvernement britannique David Cameron ont au contraire plaidé pour «accélérer la transition politique» en Syrie, en aidant l'opposition à se fédérer dans un gouvernement qui pourrait être reconnu comme représentant le peuple syrien. Londres et Paris veulent «faire tout leur possible pour coopérer avec les éléments de l'opposition syrienne» en leur fournissant «une aide non militaire» et des moyens «non-létaux», a précisé M. Cameron. Paris a notamment l'intention de plaider parmi ses partenaires européens pour des aides ciblées aux zones «libérées», contrôlées par des comités révolutionnaires depuis la fuite des autorités du régime de Damas. Leur venir en aide doit aussi permettre de tenter de contenir la catastrophe humanitaire, alors que la Turquie et la Jordanie estiment bientôt ne plus être en mesure de faire face aux flots de réfugiés syriens.