Fawzi Lakjaâ, hier encore, dirigeant plutôt anonyme, voire méconnu, et en tout cas très éloigné des feux de la rampe et des projecteurs de l'actualité, a eu un gros rappel de célébrité ces derniers temps. Depuis qu'il s'est porté, (ou qu'on l'a, dit-on, porté) candidat à la présidence de la FRMF, son nom et ses photos s'étalent de plus en plus dans des gazettes. Et lui, jouant le jeu à fond, répond à tous et à tout, multipliant les déclarations, les sourires et les promesses. En attendant que tout cela se calme, et qu'à Dieu ne plaise, l'enthousiasme ne se transforme en lynchage, signalons pour l'anecdote historique que notre confrère et néanmoins ami Jawad Kanabi, qui officie dans le très respectable quotidien «Libération», aura envoyé la première pique au nouveau président du foot. Le journaliste s'est étonné que Lakjaâ qui parle d'assainir le foot en le débarrassant des «agents parasites» ait été vu récemment avec quelques uns d'entre eux dans un café de Rabat. Procès d'intention ? Fausse info ? Intox ? Illusion d'optique ? On ne sait, mais il est vrai qu'à trop parler on peut arriver à dire n'importe quoi. Le silence est d'or. Le travail patient et de manière permanente est seul payant. Un homme d'argent, comme Lakjaâ, devrait le savoir mieux que n'importe qui. L'opinion publique s'est, tout l'été, posée deux questions qui ont continué d'être posées en hiver, et dont la réponse à l'une d'entre elles n'est arrivée que dimanche dernier. Ces questions concernaient le nom du président de la FRMF et celui du coach national. On se posait ces questions comme si l'avenir en dépendait, alors que ce ne sont là que des détails secondaires mais maintenant que la question du président est réglée, voilà qu'on se fait bouillir les méninges pour connaître le nom du futur coach. Terrible attente qui va bien pourrir la vie des nouveaux membres fédéraux qui seront questionnés sans relâche. Et une fois le nom du gars connu, on n'aura plus qu'a encore attendu. Mais attendre quoi ? Ben, le temps de le voir se faire renvoyer. C'est pas comme cela que les choses se passent non ? Ou du moins qu'elles se sont passées jusque-là. Osmose totale ? Entente complice ? Deux déclarations, chacune émanant de deux personnes différentes mais qui disent la même chose. Fawzi Lakjaâ a déclaré : «Notre priorité est la nomination d'un entraîneur pour l'équipe nationale». L'ex-international Mustapha Haddaoui a dit la même chose en répondant à une question de nos confrères du «Matin du Sahara». Haddaoui a clamé : «La priorité des priorités est la nomination d'un nouvel entraîneur pour l'équipe nationale». Les grands esprits se rencontrent, dit-on. Cependant, si nos dirigeants se donnaient la peine de réfléchir, mais réfléchir vraiment, ils découvriraient que l'oiseau rare est là, tout près. Il est même déjà en place et même salarié de la fédé. Ils s'appellent plutôt, car ils sont deux, ce sont Ben Abicha, et Pim Ver Beck... Non ? Vous n'êtes pas d'accord ? Tant pis. Allez cherchez ailleurs ce qui se trouve devant vos portes. Ah là là.