Tombé dans ce qu'on a appelé une querelle médiatique, via des journalistes interposés, entre Benatya et lui, Hassan Ben Abicha a choisi de s'exprimer, hier matin, à voix haute et claire sur les ondes de Radio Mars, dans l'émission « Mars Attack ». Et d'emblée, questionné sur ses rapports avec le joueur international de l'A.S. Rome, le coach Hassan ne s'est pas caché pour souligner : « J'attends des excuses et pour le moins des explications pour le prévoir dans la liste des appelés en vue de Maroc-Gabon » Ben Abicha n'a pas admis que Mehdi Benatya l'évoque dans une interview en termes peu courtois et surtout désobligeants. Benatya aurait dit : « Cet entraîneur, je ne le connais pas et je ne veux pas le connaître » Ben Abicha a donc signifié à la fédération sa décision de ne pas convoquer ledit joueur ajoutant que « de tels propos sont inacceptables, même si je reconnais que Benatya est un joueur qui a une très belle carrière devant lui et qu'il peut être en sélection nationale comme il veut et quand il veut ». Sous entendu par là que Hassan, se sachant intérimaire, son successeur en équipe nationale fera ce qu'il voudra. Hier, d'autres journalistes ont interrogé Benatya, devenu soudain le centre d'intérêt de la presse hexagonale, et a répété avec moins de violence verbale, ce qu'il pensait de l'équipe nationale et de son encadrement. On est peut-être sur le chemin d'un apaisement, ce qui serait une fort bonne chose, mais là n'est plus l'essentiel. Le problème s'est déplacé ailleurs. Il ne s'agit plus d'un malentendu entre sélectionneur et joueur international, mais bien de la position que doit adopter la FRMF et au-delà de l'actuel B.F., la solidarité que doit manifester l'ensemble des cadres, cadors et caïds du football national avec Hassan Ben Abicha. Car enfin, un coach, fut-il intérimaire, fut-il le coach d'un seul match a droit au respect. Que cela soit dit et bien compris. Ceux qui, en attendant de venir aux affaires, ont déjà lancé des mandats de recherche pour « le » coach des Lions de l'Atlas doivent reconnaître qu'ils ont commis une bourde inexcusable. Pour ne pas risquer de tomber dans la même mélasse que celle qui a englouti Lemerre, Gerets et tant d'autres, il faudrait arrêter ces embauchages de coaches à l'emporte-pièce. En ce qui concerne la CAN 2015, notre football et son équipe nationale sont déjà pourvus. Ben Abicha, l'homme courageux qui affirme sa personnalité, et entend mettre de l'ordre dans ses relations avec les joueurs, l'ordre établi et normal bien sûr qui doit être de rigueur, Ben Abicha donc est tout indiqué pour qu'on lui fasse pleine confiance non seulement pour le 5 mars, mais bien au-delà. Et pourquoi pas pour la CAN 2015 ? Une CAN où le duo Ben Abicha Verbeck pourrait très bien assumer et assurer. Un Pim Verbeck dont Ben Abicha a souligné les qualités humaines et professionnelles. Prenant à contre-pied tous ceux qui vouaient aux gémonies le technicien Hollandais, accusé par certains de toutes sortes de travers. Alors, en un mot comme en cent, pour le bien de tous, arrêtons cette transition technique et mettons les gens en place à leurs places.