Le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, a mis à nu le chef du gouvernement, M. Abdelilah Benkirane, devant des millions de téléspectateurs marocains l'accusant de vendre de l'utopie et de mentir aux citoyens en ne réalisant rien de ce qu'il leur avait promis dans son programme électoral. Lors d'une émission spéciale de la chaîne « 2M », le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal a affirmé qu'après des années dans l'opposition au cours desquelles il a scandé des slogans de nature à attendrir le cœur des Marocains, le parti de M. Abdelilah Benkirane, une fois arrivé au pouvoir au terme des législatives de 2011, a laissé tomber le masque derrière lequel il se cachait jusque là puisque les slogans et le discours qu'il tenait se sont mués en cauchemar pour la société marocaine en raison de la conjoncture difficile que traverse le Maroc et qui s'est dégradée et tendue davantage aux plans économique et social du fait de l'inconscience de M. Benkirane qui mène le pays vers le gouffre en renonçant à son programme lui préférant celui dicté par les institutions financières internationales lesquelles, indique M. Chabat, commandent désormais nos institutions législatives sous couvert de la politique du chef du gouvernement. Usant du droit de réponse que lui a reconnu la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle), Hamid Chabat s'est appliqué, durant 13 minutes, dimanche dernier sur « 2M », à critiquer le chef du gouvernement pour ce qu'il avait proféré, le 13 octobre dernier sur les deux chaînes de TV nationales, lui demandant soit de s'atteler à combattre la prévarication conformément à son programme électoral, soit de se taire ou de démissionner, affirmant à l'adresse du chef du PJD que la rue s'apprête à lui dire « dégage ! » avant qu'il ne soit trop tard et que quoique la situation au Maroc ait atteint un degré de tension sociale dangereux, les Marocains restent pudiques et ne veulent point entrainer leur pays dans des expériences comme celles d'autres pays de la région. Le journaliste Jamaë Goulahcen, qui animait l'émission, ayant soulevé trois points évoqués par M. Benkirane et ayant trait au Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal en tant que tel ou en personne, à savoir : 1) le torpillage par ce dernier du gouvernement et la panique qu'il inspire aux gens, 2) la métaphore comparant Chabat à quelqu'un couvert de vêtements en feu s'il s'en débarrasse, il se dénude et s'il les garde, il brûle avec et, 3) ses reproches concernant l'association de quelques ânes à la marche de protestation organisée par l'Istiqlal il y a quelques mois, Hamid Chabat a notamment souligné que le chef du gouvernement n'agit et ne travaille pas en tant que tel et ne parvient pas à se hisser au niveau d'homme d'Etat puisqu'il campe toujours sur ses positions dans l'opposition, qu'il a tourné le dos au programme du gouvernement avant le retrait de l'Istiqlal de ce dernier, invitant par la même occasion les dirigeants du PJD à revoir leur programme qu'il considèrent, pourtant, comme un contrat les liant au peuple marocain et rappelant que les réunions que présidait alors le chef de l'Exécutif étaient marquées par la prédominance de la pensée unique et unilatérale comme en témoigne la correspondance adressée par Benkirane à la Banque mondiale et relative à l'abandon du soutien aux carburants sans consulter le Parti de l'Istiqlal passant ainsi à la position de qui rampe devant le FMI... Concernant le 2ème point relatif au vêtement en feu, le leader istiqlalien a répondu que c'est Benkirane qui a dégarni, en fait, le peuple marocain, avant de faire un clin d'œil au sujet du « scandale du chocolat » et de mettre l'accent sur les contradictions de certains ministres à ce propos, soulignant que c'est ce genre de mensonge qu'il faut combattre et bannir. Quant au 3ème point, Chabat a répondu que la réaction de Benkirane était naturelle puisque la marche en question avait été un succès puisque pas moins de 200 mille personnes y ont pris part, ajoutant que Benkirane adopte des positions qui sont loin d'être celles d'un chef de gouvernement et que c'est la présidence du gouvernement qui s'est abaissée vers lui et non lui qui s'est élevé à son niveau. Il a affirmé, d'autre part, avoir conseillé dès le début à M. Benkirane de parler peu et de travailler beaucoup, de dialoguer avec les centrales syndicales, mais qu'il lui a répondu qu'il n'était pas prêt à rencontrer des syndicats ayant participé à des marches de protestation contre le gouvernement. Hamid Chabat n'a pas manqué, en conclusion, d'inviter son rival à s'occuper du développement économique, de faire travailler les bataillons de chômeurs dont il a renié le droit à intégrer la Fonction publique, à redresser la situation intérieure, à prendre soin de la classe moyenne victime de féroces agressions sous l'actuel gouvernement à travers les augmentations d'impôts.