Clash en vue entre Abdelilah Benkirane et Hamid Chabat. Les deux devaient se réunir jeudi dans la soirée à Rabat avec leurs deux autres alliés au gouvernement Mohand Laenser et Nabil Benabdellah. Cette réunion, demandée par le parti de l'Istiqlal, a lieu au lendemain des festivités du 1er mai marquées surtout par une manifestation imposante de l'Istiqlal à Rabat. Une manifestation au cours de laquelle Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal, mais également leader de l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) a prononcé un discours particulièrement virulent contre son principal allié le PJD (Parti de la justice et de développement), jugé responsable en quelque sorte de la situation économique et sociale très tendue. D'ailleurs, la réunion avait comme principal point à l'ordre du jour le mémorandum, le deuxième en quelques mois, consacré aux propositions du parti de la balance pour surmonter les difficultés économiques et financières actuelles. «Cette réunion est organisée à la demande du parti de l'Istiqlal suite à la réunion de notre comité exécutif à Marrakech. Les secrétaires généraux de la majorité vont discuter du mémorandum sur les propositions économiques de notre parti», explique Adil Benhamza, porte-parole de l'Istiqlal. Et de poursuivre: «Malheureusement, nous avons déjà communiqué ce document il y a quelques semaines sans avoir de réponse». S'agissant des critiques virulentes adressées par Hamid Chabat le 1er mai au chef de gouvernement, Benhamza explique que l'UGTM comme tout autre syndicat joue simplement son rôle. «Le 1er mai est une occasion pour la protestation. D'ailleurs, la tension actuelle était prévisible. Le parti de l'Istiqlal a depuis des mois attiré l'attention du chef de gouvernement sur les risques et les vrais enjeux du moment. Nous l'avions rappelé à l'occasion du débat sur le projet de loi de Finances 2013 à la fin de l'année dernière mais on nous avait traités de «crocodiles» et autres appellations», affirme-t-il. Et de conclure: «Il est vrai que la conjoncture économique est particulièrement difficile, mais nous pensons que le Maroc dispose des outils qui lui permettent de gérer la situation. Mais nous pensons que c'est le chef de gouvernement qui endosse l'entière responsabilité. Notre problème c'est que nous n'avons pas un chef d'orchestre capable de coordonner l'action de la majorité et du gouvernement pour sortir le pays des difficultés actuelles». A noter enfin que le parti de l'Istiqlal et le PJD adoptent des positions différentes concernant le remaniement ministériel. Le premier est pour un changement de casting gouvernemental, alors que le deuxième ne voit pas la nécessité d'un remaniement pour le moment.