C'est désormais du tac au tac entre Hamid Chabat et Abdelilah Benkirane. Il semble que les messages codés envoyés par le chef de gouvernement le week-end dernier à l'occasion d'une réunion interne d'une instance du PJD à destination de son allié au gouvernement et secrétaire général de l'Istiqlal, Hamid Chabat, soient reçus 5/5. Ce dernier a même convoqué une réunion des grands jours lundi dernier à Rabat en présence des ministres du parti et les députés des deux Chambres parlementaires. Les propos tenus par Benkirane ont été au centre de cette réunion marathonienne qui s'est poursuivie tard dans la soirée du lundi. Pour une source qui a pris part à cette rencontre, le discours de Benkirane devient «répugnant». Les Istiqlaliens veulent ainsi manifester leur mécontentement. «Le chef de gouvernement, passé maître dans la rhétorique de victimisation et le jargon des crocodiles et des génies, essaye de jouer encore le rôle de la victime. Ce discours n'est plus valable. Le parti de l'Istiqlal a des remarques sur le rendement et l'approche du gouvernement conduit par le PJD, pour certains dossiers. Nos revendications sont simples et claires», explique la même source. Et d'ajouter : «Nous demandons la tenue d'une réunion extraordinaire de la majorité pour débattre du contenu du mémorandum. Or, le chef de gouvernement continue d'ignorer cette demande. Pour l'Istiqlal, cela devient une question de dignité pour tout un parti». Pour rappel, le parti de l'Istiqlal a donné au PJD, chef de file de la majorité, jusqu'au mois d'avril prochain pour donner une suite à la note qui lui a été adressée par le parti de la balance. Cette dernière propose notamment de procéder à un remaniement ministériel, mais il semble à travers la réaction du PJD à cette demande que le parti n'est pas du tout chaud, du moins à court terme, pour remaniement ministériel. Les relations entre les deux partis deviennent ainsi de plus en plus compliquées, notamment depuis l'arrivée de Hamid Chabat à la tête de l'Istiqlal. Les deux formations, respectivement première et deuxième forces parlementaires à la première Chambre, donnent l'impression qu'elles ne sont plus sur la même longueur d'onde dans la gestion de la chose publique. Les divergences qui sont légion entre les deux menacent aujourd'hui la pérennité de la majorité gouvernementale. De leur côté, les Istiqlaliens mettent déjà en garde leur allié. «Si aucune suite n'est donnée à notre demande avant le mois d'avril, l'Istiqlal prendra la décision qui s'impose», conclut notre source.