Les rues de Fès sont-elles devenues le nouveau terrain de combat opposant le PJD à l'Istiqlal ? Quelques centaines de manifestants ont protesté, samedi 1er juin, dans les artères principales de la ville. Appartenant pour la plupart à la compagnie de transport City Bus de Fès, ils ont scandé des slogans hostiles à l'encontre de Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal et maire de la ville. Ce qui visiblement n'a pas plu à des responsables de l'Istiqlal qui ont pointé du doigt le PJD, l'accusant d'en être l'instigateur. Pour eux, ces actes se sont multipliés depuis 15 jours, date de la décision de l'Istiqlal de se retirer du gouvernement et sont, de ce fait, un prolongement du conflit opposant le PJD à l'Istiqlal. D'autant que des informations ont indiqué l'implication du parti de Benkirane dans une présumée guerre des rues à Fès contre Hamid Chabat. Propos révélés, mercredi 29 mai, lors d'une conférence de presse tenue par des démissionnaires du PJD. «Ces accusations sont mensongères et dénuées de tout fondement. Elles relèvent d'un plan machiavélique mal élaboré», a indiqué à ALM Said Benhamida, secrétaire régional du PJD à Fès. Et d'ajouter: «Ce sont des tentatives minables de politiser des protestations à caractère syndical afin de cacher les défaillances de la gestion des affaires de la ville». Si, disent-ils, confrontation entre le PJD et Chabat il y a à Fès, c'est dans le cadre des institutions, notamment le conseil de la ville. «Nous nous opposons fermement à la manière de gestion de Hamid Chabat, mais pour cela nous usons d'outils démocratiques», a-t-il soutenu. Par rapport aux soi-disant démissionnaires du PJD et qui avaient même brûlé leur carte de partisan en guise de protestation, M. Benhamida répond: «Ces individus n'ont jamais occupé un poste de responsabilité au sein du parti, et la majorité d'entre eux n'a tout simplement aucun rapport ni avec le parti ni avec ses organisations parallèles». Et les islamistes ne comptent pas rester passifs face à ces accusations. «Nous nous réservons le droit de recourir à la justice pour tirer au clair cette affaire», a annoncé M. Benhamida. Par ailleurs, cette affaire cache également une lutte syndicale, un véritable bras de fer entre l'UGTM (bras syndical de l'Istiqlal dirigé par Hamid Chabat) et l'UMT. Et pour cause, les manifestants de ce samedi sont des syndicalistes qui ont été virés de l'UGTM pour aller rejoindre le syndicat dirigé par Miloudi Moukhariq, a indiqué à ALM une source de ce syndicat. Selon la même source, le conseil de la ville leur a refusé l'autorisation d'ouvrir un bureau syndical. Raison pour laquelle l'UMT s'est plaint auprès de la Fédération internationale du transport. Cette dernière y a répondu en exprimant sa solidarité avec les syndicalistes.