Sepp Blatter président de la FIFA est rarement pris en défaut. Ce « monstre » de la communication adore, d'ailleurs, les conférences de presse où il multiplie, sourires, amabilités et caresses dans le sens du poil, même face aux questions les plus saugrenues ou les plus déstabilisatrices. Il y répond avec plaisir, presque avec gourmandise pour donner à la gent du foot sa pâture quotidienne. Il sait que ses paroles sont attendues, et qu'une fois prononcées, elles seront répercutées et reprises partout sur la planète. Si le football, sport roi, passionne jusqu'à la folie parfois tant de gens à travers le monde, et bien Blatter est, lui, le Roi du football. Incontesté et incontestable. Et pour gérer ces passions, (alors que Blatter préfère le mot « émotions ») la FIFA s'est bardée de commissions, de lois, de règlements, de P.V, où tout peut changer, sauf l' essentiel : le football est un jeu, il est régi par des lois strictes où l'arbitre est investi de tous les pouvoirs. Et quand l'arbitre décide, la FIFA entérine. Ainsi, par exemple, le Burkina Faso, joueurs, membres fédéraux, peuple dans son entier, le gouvernement et même le chef de l'Etat burkinabé pourront protester et pleurer tout leur saoul, ils ne seront pas en Coupe du Monde 2014 au Brésil. L'arbitre ayant décidé que ce serait l'Algérie, c'est notre voisin qui prend le ticket, malgré un match scandaleux. A tous points de vue. Injuste ? Vous avez dit injuste ? Mais qui vous a dit que le foot devait être juste ? Sûrement pas Blatter et la FIFA, il sait trop et peut-être mieux que personne que la justice n'est pas de ce monde. Et surtout pas sur un terrain de foot. Alors ? Alors, circulez il n'y a plus rien à voir, et surtout rien à dire. Dans cette histoire d'Assemblée générale non reconnue par la FIFA, un vent de panique s'est emparé de nos responsables. Il y a eu des comportements peu dignes, alors qu'il aurait fallu aborder le problème avec des atouts que même la FIFA ne pouvait contrecarrer. On en a développé quelques-uns dans cette même rubrique (lundi 18 novembre 2013). On regrettera que des confrères aient évoqué une délégation de haut niveau qui irait rencontrer le président de la FIFA. Et on a parlé de certains cadors du ministère et du président Ali Fassi Fihri. Ce dernier, revenu de tout, n'y croit plus, alors que nos amis du ministère, si « haut placés » soit-il, comment peuvent-ils penser que Blatter, s'il les reçoit, pourrait les écouter ? Il est monté sur ses grands chevaux quand on lui a prouvé que la tutelle (le ministre et ses agents) s'était immiscée dans les règlements et le travail des fédéraux. Il a donc fait bouger son conseil d'urgence en attendant la réunion et décision du Comité Exécutif (5 décembre) qui confirmerait les sanctions, si rien de nouveau n'apparaissait. Or, si justifiée que puisse être la remarque de la FIFA, celle-ci est allée trop loin en « paralysant » le travail de la FRMF, en ne reconnaissant pas ce bureau sorti de l'A.G. et qui a placé un nouveau président. Celui-ci et des hommes de confiance ont décidé d'essayer d'agir dans le bon sens et ont entamé, hors du Maroc, des consultations auprès des membres du conseil d'urgence qui sont rappelons-le, les présidents des confédérations. A suivre ? Une « exclu » mais largement partagée. Beaucoup de nos confrères ont « sorti » des déclarations de Blatter à propos de l'A.G. On leur a accolé le label « d'exclusivité » alors qu'en réalité, le président de la FIFA s'est adressé par vidéo-conférence à tout un parterre de journalistes marocains qui avaient demandé une interview. En s'adressant à tous en même temps et en reproduisant la vidéo de l'entretien sur le site de la FIFA, Blatter a « grillé » tout le monde (sauf notre confrère Ichi du Matin du Sahara qui, lui, a précisé que ce n'était pas une « exclu ») et surtout Blatter s'est permis de jouer à son jeu favori en prenant des airs de bon père protecteur, et qui a poussé la« gentillesse » jusqu'à proposer au Maroc de ... postuler pour le Mondial 2026. Ah...Ah...Ah... sacré Blatter. Il arrive même à vous faire rire même quand il se paye votre tête.