Joseph Blatter a décidé de faire le premier pas en faveur de l'utilisation de la vidéo au cours des matches de football. Mais ses détracteurs sont nombreux, à commencer par Michel Platini, président de l'UEFA. L'utilisation de la vidéo au football pourrait bientôt devenir une réalité. Après avoir fait la sourde-oreille pendant des années, Joseph Blatter a récemment annoncé vouloir introduire la technologie sur la ligne de but lors de la Coupe du monde 2014, afin de pouvoir vérifier à coup sûr si le ballon l'a franchie ou non et réduire ainsi le nombre d'erreurs d'arbitrage. Une décision qui ne fait pas que des heureux, à commencer par Michel Platini, farouchement hostile au remplacement de l'œil humain par des machines. L'ancien international français craint en effet que l'introduction de la vidéo ne favorise un football à deux vitesses. Mais n'est-ce pas déjà le cas, avec d'un côté le football professionnel et de l'autre le football amateur, séparés par un fossé béant qui est une réalité depuis longtemps ? Le système à cinq arbitres permet-il de réduire ce fossé alors que de nombreux clubs amateurs ont déjà bien du mal à trouver ne serait-ce qu'un arbitre pour les diriger ? Et puis, peut-on vraiment se réjouir de l'injustice et des polémiques récurrentes qui surgissent chaque week-end ? Alors que de nombreux hommes en noir ne demandent qu'à être aidés dans leur tâche difficile, le patron des arbitres français Bertrand Layec a pour sa part choisi de se ranger derrière Platini, estimant que la vidéo risque d'entraîner des dérives. « Il faudrait que ce système soit totalement fiable et rationnel à 100 %. Cela va régler des problèmes, mais cela pourrait en créer de nouveaux » , a-t-il confié au journal Le Parisien, sans préciser la nature de ces possibles dérives. Ce mardi, Franz Beckenbauer s'est lui aussi rallié au camp du président de l'UEFA. « Je suis d'accord avec Michel Platini pour les deux arbitres supplémentaires. Ils ont fait leurs preuves » , a-t-il plaidé auprès de Sky Sport News. Système à 5 vs vidéo De son côté, Blatter considère que le système à cinq mis en place par Platini est trop coûteux, notamment pour les petites fédérations. Comme quoi, le fossé se creuserait quel que soit le système mis en place. Il restera au président de la FIFA de convaincre l'International Football Association Board (IFAB) garante des lois du jeu, la seule à pouvoir valider l'entrée de la vidéo dans le football.