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Un vote était probable vendredi sur la destruction des armes chimiques syriennes Syrie / ONU: Après l'entente russo-américaine sur un projet de résolution
Les Occidentaux auraient renoncé à plusieurs exigences
Le Conseil de sécurité des Nations unies se préparait, hier vendredi, à voter sur un projet de résolution exigeant de la Syrie la destruction de son arsenal chimique sans pour autant la menacer directement d'une intervention militaire. Ce projet est le fruit d'un accord trouvé jeudi entre les Etats-Unis et la Russie après des semaines de tractations diplomatiques. Il a été présenté jeudi soir au Conseil de sécurité lors d'une réunion à huis clos et des diplomates ont dit qu'un vote serait probablement organisé dans un délai de 24 heures. «Le Conseil de sécurité de l'Onu planifie un vote sur la résolution sur les armes chimiques à niveau ministériel à 20h00», soit 00h00 GMT samedi, écrit la représentation française à l'Onu sur son compte Twitter. Il faut au préalable que le conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye, avalise ce plan. «Je sais que certains ministres (des Affaires étrangères) prolongent leur séjour à New York afin de participer à ce vote», a dit Vitali Tchourkine, l'ambassadeur russe à l'Onu. Ce projet de résolution est la traduction de l'accord conclu le 14 septembre à Genève entre les Etats-Unis et la Russie sur la destruction de l'arsenal chimique syrien d'ici juin 2014. Le président américain Barack Obama, avec son homologue français François Hollande, menaçait alors d'une intervention militaire le régime de Bachar al Assad à la suite d'un bombardement à l'arme chimique dans les environs de Damas le 21 août. Il a fallu ensuite s'entendre sur les termes d'une résolution et, selon des diplomates, les pays occidentaux ont renoncé à nombre de leurs exigences initiales pour obtenir l'accord de la Russie, alliée de Bachar al Assad. Moscou a fermement refusé de placer cette résolution sous chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui autorise des sanctions telles que le recours à la force pour garantir l'application des décisions du Conseil de sécurité. Le projet élaboré jeudi, tel que Reuters l'a consulté, est certes contraignant mais ne prévoit pas de mesures automatiques pour obliger la Syrie à en respecter les termes. La seule référence à des décisions exécutoires au cas où le régime de Bachar al Assad ne respecterait pas ses obligations est une menace de mesures non précisées sous chapitre VII, qui nécessiteraient une deuxième résolution à laquelle la Russie pourrait opposer son veto. Les Etats-Unis se sont tout de même réjouis de cet accord, qu'un responsable du département d'Etat a qualifié de «percée». «Il y a seulement deux semaines, le résultat auquel nous sommes parvenus ce (jeudi) soir paraissait totalement inimaginable», a déclaré Samantha Power, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'Onu. «Il y a deux semaines, le régime syrien ne reconnaissait même pas l'existence de son stock d'armes chimiques.» Laurent Fabius a pour sa part salué «un pas en avant». Le ministre français des Affaires étrangères a insisté sur la «référence au fameux chapitre VII, c'est-à-dire que si le régime syrien n'accepte pas de respecter cette résolution, il appartient au Conseil de sécurité de prendre les sanctions nécessaires sous chapitre VII». L'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'Onu, Mark Lyall Grant, s'est réjoui que le projet de résolution réclame que les auteurs d'attaques chimiques en Syrie soient «tenus responsables» de leurs actes. Il a cependant regretté qu'il ne fasse pas explicitement mention de la Cour pénale internationale (CPI), ce à quoi la Russie s'est opposée selon des diplomates. Le groupe des Amis de la Syrie, essentiellement constitué de pays occidentaux et arabes, avec la Turquie, hostiles à Bachar al Assad, a pour sa part décidé de renforcer son aide à l'opposition syrienne, minée par les divisions et contestée par certains groupes rebelles. John Kerry a cependant prôné la recherche rapide d'une solution politique au conflit syrien, qui a fait plus de 100.000 morts depuis mars 2011. Le secrétaire d'Etat américain a prédit que la Syrie «implosera(it) avant qu'une partie revendique la victoire militaire».