Une commission du Sénat se penche ce lundi sur le sort de Silvio Berlusconi, qui risque une exclusion rapide du parlement après sa condamnation pour fraude fiscale. Sur le papier, pas de suspense: en vertu de la loi Severino adoptée en 2012, le Cavaliere doit être privé de son fauteuil de sénateur et devenir inéligible, après la confirmation en Cassation le 1er août d'une peine de prison à son encontre, sa première condamnation définitive en 20 ans de péripéties judiciaires. «La loi est égale pour tous», a rappelé ces derniers jours le président du Sénat, Piero Grasso, en citant la devise affichée dans tous les tribunaux italiens. Le fait que Berlusconi -- qui a fait l'objet depuis son entrée en politique en 1994 de multiples poursuites pour faux en bilan ou corruption -- n'ait pas démissionné de son poste représente déjà «une exception dans le panorama des démocraties occidentales» où la plupart des hommes politiques jettent l'éponge dès qu'ils font l'objet d'une simple enquête, a souligné Nichi Vendola, chef du petit parti de gauche SEL. Mais berlusconiens et anti-berlusconiens savent que le magnat des médias milliardaire ne s'avoue jamais vaincu. Depuis des semaines, il refuse de demander une grâce au président Giorgio Napolitano car cela impliquerait qu'il reconnaisse sa culpabilité, alors qu'il se dit victime d'une persécution de magistrats de gauche. «On veut éliminer politiquement mon père», a déclaré l'une de ses filles Barbara au journal Messagero samedi. Des tractations se poursuivraient en coulisses pour éviter à l'ex-chef du gouvernement, qui aura bientôt 77 ans, l'humiliation d'un vote au parlement qu'il a qualifié de «peloton d'exécution».