Passant à l'acte, les stations-service du Royaume observent depuis hier, 18 juillet, une grève de 48 heures sur l'ensemble du territoire national, pour dénoncer la précarité de leur situation face au Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM). A la veille de cette grève, de nombreux automobilistes se sont précipités auprès des stations-service pour faire le plein et ne pas tomber, par conséquent, en panne. Il faut dire aussi que cette fermeture des stations ne manquera certainement pas de se répercuter négativement sur l'économie du pays et d'affecter plusieurs secteurs, en particulier les transports des marchandises et des personnes en ce mois de Ramadan. A. C. La décision de faire la grève avait été prise le 4 juillet à Casablanca, lors d'une assemblée extraordinaire de la Fédération nationale des commerçants du carburant au Maroc. En la faisant, la Fédération veule mettre le Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM) et les autorités face à leurs responsabilités. Un cahier de revendications a été déjà déposé à cet égard devant les autorités concernées pour examen. Dans ce cahier revendicatif, la Fédération nationale des commerçants du carburant au Maroc reproche au GPM la violation de l'accord de 1997 qui consacre le droit de transfert de la gestion des stations-service aux ayants-droit. Cet accord stipulait qu'il ne peut être mis fin au contrat liant les deux parties qu'après l'adoption d'une alternative juridique à même d'assurer les gérants. A ce propos, le GPM considère que le contrat de gérance doit prendre fin avec le décès du gérant. Dans un communiqué, les gérants se disent aussi être « victimes d'une politique d'oppression de la part des sociétés des hydrocarbures qui sont parvenues à induire en erreur la justice ». Ils dénoncent également « leur volonté de chasser les gérants et de les priver de leurs droits », indique le communiqué de la Fédération. La Fédération nationale des commerçants du carburant au Maroc avait organisé en effet un sit-in le 13 juin à Casablanca pour contrer certaines décisions de la justice selon lesquelles des tribunaux auraient tranché à plusieurs reprises en faveur des pétroliers qui voulaient récupérer la gestion de leurs stations-services. La Fédération réclame aussi la régularisation du dossier des impôts concernant la période du 01-01-2005 au 31-08-2006, et l'augmentation de la marge de bénéfices en sa faveur. Quelque 2 000 stations-services sont opérationnelles au Maroc.