L'artillerie et l'aviation de Bachar al Assad ont continué dimanche à pilonner les quartiers de Homs tenus par les rebelles, au deuxième jour de l'offensive gouvernementale contre cette ville clé du centre de la Syrie, rapportent des opposants. Les insurgés disent avoir repoussé samedi une première attaque terrestre contre la vieille ville et cinq quartiers adjacents mais les affrontements se sont poursuivis dimanche, faisant de nouvelles victimes des deux côtés et parmi les civils, selon les activistes de Homs. D'après l'opposant Mohammad Mroueh, au moins 25 combattants pro-Assad, dont quatre miliciens chiites libanais du Hezbollah, ont été tués ces dernières vingt-quatre heures dans les combats. «Il s'agit d'une vraie guerre confessionnelle», a affirmé un autre rebelle qui se fait appeler Abou Bilal. «L'armée se contente d'un rôle de soutien. La plupart des assaillants sont des miliciens chiites dirigés par le Hezbollah.» Des sources sécuritaires libanaises ont confirmé la présence de combattants du Hezbollah dans les régions rurales autour de Homs, mais elles ont dit douter de leur engagement massif dans le labyrinthe du centre-ville, où ils risqueraient de subir de lourde pertes. Les rebelles se disent déterminés à défendre la ville à la population majoritairement sunnite, moins isolée que Koussaïr et Tel Kalakh, deux villes proches de la frontière libanaise reprises ce mois-ci par les forces gouvernementales. Selon des sources au sein de l'opposition et des diplomates, les succès militaires des troupes loyalistes leur ont permis de sécuriser les routes d'accès entre Homs et la plaine libanaise de la Bekaa, bastion du Hezbollah, et entre Damas et la côte méditerranéenne, par laquelle sont acheminées les armes russes qui donnent pour le moment un avantage décisif au régime. L'agence de presse officielle Sana rapporte par ailleurs qu'un hélicoptère transportant sept employés du ministère de l'Education, qui se rendaient dans le nord du pays pour surveiller des examens, a été abattu par les «terroristes». Il n'y a pas de survivants, ajoute Sana. Selon l'opposition, l'hélicoptère apportait en fait du ravitaillement à deux villages chiites au nord d'Alep où ont été déployés des hommes du Hezbollah. Les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont appelé lundi le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir d'urgence pour agir et empêcher «un massacre» à Homs, dans le centre de la Syrie, cible d'une offensive de l'armée du régime de Damas. Dans un communiqué, les six pays du CCG annoncent «suivre avec une profonde inquiétude (....) le siège injuste que les forces du régime syrien imposent à Homs, avec un soutien militaire des milices du Hezbollah (chiite) libanais opérant sous la bannière des Gardiens de la révolution», corps d'élite de l'armée iranienne. La ville de Homs (centre), surnommée dans le passé «capitale de la révolution» par les militants anti-régime, est la cible depuis samedi d'un nouvel assaut du régime. Les monarchies du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) appellent «le Conseil de sécurité à se réunir d'urgence pour briser le siège de Homs et empêcher le Estimant que l'attaque contre Homs «menace l'unité de la Syrie», la Coalition nationale de l'opposition avait exhorté samedi les pays occidentaux et arabes la soutenant à prendre des mesures, notamment «une zone d'exclusion aérienne et des frappes militaires» sur des bases du régime.