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ABDELKBIR RABI' A SO ART GALERIE
« Scènes d'ombre » ou la jubilation du dépouillement
Publié dans L'opinion le 05 - 04 - 2013

Le vernissage de l'exposition de Abdelkbir Rabi' sous le thème « Scènes d'ombre III » à la So Art Galerie à Casablanca, a eu lieu le 26 mars et se poursuit jusqu'au 15 mai. Dans l'exposition, il est donné à voir des toiles de diverses dimensions avec technique de fusain, encre de chine et peinture à l'huile.
De Abdelkbir Rabi', on connait un style abstrait particulier qui lui confère une place à part, style fondé sur une gestualité, une certaine graphie et une monochromie avec de grands traits noirs sur un fond blanc trahissant toujours comme un refus de la couleur, comme si le peintre se complaisait dans la sobriété poussée à l'extrême. A l'exposition de 2009 à Venise Cadre, il y avait apparition d'une petite touche de couleur, juste une once, à peine une pincette de rouge, vert ou bleu dans un océan austère de noir et de blanc immaculé.
Dans l'exposition actuelle, des changements en nuances se profilent avec, dans certaines toiles du moins, l'apparition comme hésitante de couleurs dans le fond de la toile.
D'aucuns dans le passé, en regardant des tableaux de Rabi' ont pu dire :
« Cela rappelle les peintures de Soulages ». Mais c'est ignorer complètement le rapport profond de cette voie de peinture avec le parcours très particulier du peintre, marqué par l'origine, Rabi' étant né à Boulemane au Moyen Atlas dans une famille d'Ulémas où spiritualité et écriture marquent un processus inéluctable orienté par un don précoce pour le dessin. Ce don sera accompagné toujours par une réflexion soutenue et un travail acharné marqué par l'ascèse d'une retraite intérieure. On dirait sans risque de se tromper que le peintre a trouvé l'éveil du don par les premières rencontres avec les gestes de l'écriture jubilatoire sur les tablettes en bois de l'école coranique. Il s'agissait de suivre à la trace les lettres et les mots du texte coranique tracés au crayon par la main du fkih sur la couche blanche d'argile séchée au soleil. Ce serait l'origine de cette confrontation perpétuelle du blanc et du noir, de l'ombre et de la lumière des dualités qui vont, bien entendu, se complexifier par la réflexion et l'exercice, le peintre étant inscrit dans l'exigence et en oscillation périlleuse entre lyrisme, épanchement d'une part et retenue d'autre part, entre tentation de la couleur et exercice soutenu de frugalité. A la fin de cette lutte, c'est une sorte de jubilation du dépouillement, comme l'exercice d'un renoncement, faire le vide pour laisser la place au meilleur comme disaient les grands penseurs de la spiritualité. Il y avait aussi l'évacuation des facilités du dessin, de la figuration où Rabi' était passé maître pour la reproduction du visible.
Dans le beau texte « Rituels » (inséré dans le catalogue) de la plume d'Anna Moï, critique d'art et écrivain française d'origine vietnamienne, on peut lire ce passage significatif à propos de la démarche de Rabi':
« Il adhère, comme les peuples de l'Extrême-Orient, à la civilisation de l'ombre. S'il en fait, comme Junichiro Tanizaki, l'éloge, Abdelkbir Rabi' se sent en réalité en correspondance avec une trinité composée de lumière, d'obstacle et d'ombre. Il dit : Cet obstacle qui crée l'ombre est en rapport avec l'existence, car il traduit une présence face à l'absolu que représente la lumière. Quelque chose existe et cette chose projette son ombre »
Abdelkbir Rabi' est né en 1944 à Boulemane au Moyen Atlas dans une famille originaire du Tafilalet. Il fréquente l'école coranique, mais aussi l'école moderne et ce sont ses institutrices françaises qui vont les premières découvrir ses dons précoces pour le dessin. L'une d'elle lui met entre les mains un livre sur la peinture chinoise. En 1961, il se retrouve à Fès pour suivre une formation d'enseignant et c'est là qu'il rencontre des peintres français. Il se retrouve engagé dans une voie de peinture impressionniste et postimpressionniste. Grâce à Bernard Dorival, critique d'art et conservateur du Musée national d'art moderne, qui reconnait en lui la trempe d'un vrai peintre, il obtient une bourse d'étude. Il est invité à Paris. Il poursuit une carrière d'enseignant d'art plastique dans l'enseignement secondaire et depuis 1988 à 2002 dans l'Université Hassan II Faculté de lettres de Ben Msik où il contribue avec le critique d'art Moulim Laroussi à la mise en place d'un enseignement universitaire d'esthétique et d'art.


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