13 morts en moins de 24 heures ! Lourd bilan de deux accidents de la circulation que nos routes ont connus, il y a quelques jours. Plus grave, ces accidents surviennent à l'heure où notre pays vit au rythme d'un élan mobilisateur d'une importante campagne de prévention des accidents de la circulation. Une campagne de profonde dimension de par tout ce qui l'a sous-tend en termes d'un énorme effort d'investissement, de mobilisation de moyens logistiques et humains conséquents, d'accompagnement soutenu de la part des médias écrits et audiovisuels ; de travail de proximité, de sensibilisation et d'éducation ayant concerné les écoles, les usagers de la route, la société civile... ; d'engagement et d'implication, comme à l'accoutumée, des services d'ordre - auxquels nous rendons ici un hommage appuyé – dans toutes ses composantes (Sûreté Nationale, Gendarmerie Royale, Protection Civile...), d'engagement et d'implication, également, des services sanitaires pour tout ce qu'ils font pour sauver les vies humaines... D'énormes efforts, rappelons-le, qui, conjugués à ceux consacrés au renforcement et à la modernisation de notre réseau routier, font que cette dérive dangereuse n'a pas d'explication, car, dans tous les cas, ni la thèse des défaillances des infrastructures routières, ni celle incriminant les panneaux de signalisation... ne tiennent la route. Et d'autres termes, cette dérive meurtrière s'inscrit en faux avec les énormes efforts déployés par les pouvoirs publics depuis de longues années, et dont l'ambition affirmée est d'inverser cette image négative que nos routes ont de temps véhiculée. Légitimement, on peut donc affirmer, tout en s'interrogeant sur le degré des responsabilités de ceux qui sont la cause de cette hécatombe routière, que le manque caractérisé de l'esprit de civisme, que le défaut et l'absence de la notion de bien public qu'il faut protéger et sauvegarder, que l'absence totale de comportements et d'attitudes responsables vis-à-vis du bien public et des vies humaines... sont pour l'essentiel à l'origine de l'aggravation des accidents de la circulation. Sachons pertinemment que le scénario que reproduisent nos routes aujourd'hui, chaque fois qu'un accident s'y produit, traduit bien le non respect du code de la route, l'excès de vitesse, la conduite en état d'ivresse, l'indiscipline,... des actes de négligence dont le coût est exorbitant pour la collectivité en termes de pertes en vies humaines et de dommages occasionnés au bien public. Coût dont les retombées entament de façon prononcée les efforts déployés par les pouvoirs publics, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dont les Hautes Orientations accordent une place de premier choix aux infrastructures routières et à la sécurité sur notre réseau routier et autoroutier, et ce, afin de répondre dans de meilleures conditions de fiabilité et de service de qualité aux besoins des usagers. Reste bien évidemment, donc, à ce que ces derniers soient conscients qu'ils apprécient, à juste titre, l'effort constructif entrepris par notre pays, sous l'impulsion de Sa Majesté, et qu'ils y adhèrent avec la même volonté qui animent les acteurs de développement et les pouvoirs publics. L'idée est de se comporter vis-à-vis de ce service public que constitue nos routes et nos autoroutes selon un esprit de partenariat, un esprit de citoyenneté véritable qui privilégie la précaution et la vigilance quand il s'agit de l'utilisation du bien de la collectivité. L'évidence aujourd'hui est que tout un chacun est vivement interpellé pour relever le défi de cette hécatombe meurtrière. Cela passe par la synergie de l'ensemble et que chacun, de par son niveau, doit être conscient qu'il a un rôle déterminant à jouer dans la dynamique engagée, centrée sur la protection du citoyen et sur la sauvegarde et la promotion du bien public.