"Peut-on appuyer quelque grand dessein sur ce débris inévitable des choses humaines... ici un nouvel ordre des choses se présente à moi" "Bossuet " Le Maroc, pays de stabilité, havre de prospérité peut-il être conçu et réalisé autrement qu'au service des Marocains, autrement qu'en leur garantissant une protection efficace de leurs droits fondamentaux. La réponse à une telle question, n'est pas simple. Elle ne saurait en tout cas être univoque au regard de l'histoire contrastée de la garantie des droits sociaux des marocains. Engagé dans un processus constant de révision formelle, marqué par des acquis aussi considérables que décriés, notre pays a pris son temps pour faire ses gammes, bon an mal an, dans la partition subtile des droits fondamentaux Or Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie, a fait du social, le chantier du règne. Comme pays en développement dont la population est majoritairement jeune, le Maroc est concerné au plus haut niveau par le fléau des accidents de la circulation qui ne cessent de constituer un véritable drame roulant pour tous les usagers de la route de ravager de plus en plus de vies humaines. Aujourd'hui, nul ne peut rester insensible à la recrudescence des accidents qui ne cessent d'endeuiller chaque année plus de quatre milles (4000) familles et de faire des victimes parmi les différentes couches de la société. Les causes de cette hécatombe restent liées aux facteurs humains et techniques. Le non respect du code de la route conjugué à l'état vétuste des véhicules qui constituent le parc auto national (plus de 1,8 millions de voitures), sont autant d'ingrédients à l'origine d'un drame quotidien qui ne fait que s'aggraver. Le nombre alarmant des accidents de la circulation place le Maroc parmi les pays les plus affecté par cette guerre routière. On déplore, en effet, une moyenne de 4200 morts par an, ce qui dépasse de loin la moyenne internationale. La voiture tue chez nous 25 fois plus qu'en Suède, 15 fois plus qu'en France, 1,9 fois plus qu'en Algérie. Ces comparaisons sont tellement frappantes quand on sait que nous disposons d'un taux de motorisation des plus faibles, par rapport à ce qui existe ailleurs (80 véhicules pour 1000 habitants au Maroc, alors qu'en France on compte 528 véhicule pour 1000 habitants). Dans la région de Meknes Tafilalet , comme ailleurs, l'évolution dramatique de cette recrudescence incombe en premier lieu à l'Etat, aux collectivités locales qui jusqu'à présent n'ont pas instauré un système homogène à même d'engager la responsabilité des titulaires de la carte grise en cas d'infraction au code de la route. La lutte contre ce drame quotidien ainsi que l'atténuation, à défaut de l'éradication de ce fléau social, passe inévitablement par la mise au point d'une série de mesures et de dispositions urgentes. Il s'agit notamment de : - voter le projet de loi sur la mouddawana de circulation présenté par monsieur Karim Ghallab - l'obligation de soumettre les postulants au permis de conduire à une formation spécifique, aussi bien théorique que pratique - Criminaliser les actes d'infractions graves au code de la route -Imposer aux récidivistes des cours payants de civisme et de respect du code de la route dans un centre spécialisé -Etendre les campagnes de sensibilisation à l'ensemble des régions du Royaume - Médiatiser largement les accidents pour que chaque citoyen soit au fait de la gravité du phénomène - Soumettre chaque accident mortel ou grave à une enquête approfondie sur ses causes directes, et ce à l'instar des accidents d'avions - Responsabiliser les communes et les différents services concernés en matière de réaménagement et de renforcement des infrastructures routières - Responsabiliser effectivement le Comité National de Prévention des Accidents de la route et le doter de moyens nécessaires à sa mission - Impliquer les compagnies d'assurances dans l'effort et à la stratégie de lutte contre les accidents de la circulation Comme toutes les villes et contrées du Royaume , Meknès qui ne cesse de souffrir du drame des accidents de la route qui le prive quotidiennement de ses potentialités humaines sur lesquelles l'Etat a beaucoup investi, ne peut rester les bras croisés devant ce phénomène alarmant. La lutte et la prévention des accidents de la route sont l'affaire de tous, c'est un défi énorme à lever aussi bien par les pouvoir publics que par le commun des citoyens, appelé à contribuer à cet effort civique, ne serait-ce que par le respect du code de la route en vigueur en attendant la mise en exécution du nouveau texte qui contient des nouvelles règles adaptées à la situation actuelle.