Un enveloppe de 65 millions de DH (MDH) a été consacrée à la subvention de la presse écrite au Maroc en 2012, révèle le Rapport 2012 sur la liberté de la presse, rendu public samedi par le ministère de la communication. Le document, publié en collaboration avec l'Institut supérieur de l'Information et la Communication (ISIC) et d'autres partenaires, fait également savoir que des critères d'impartialité et de transparence ont dûment été respectés dans l'octroi des subventions, qui ont été conditionnées par des principes de pluralité et de bonne gouvernance, le but étant de consacrer la diversité et de consolider le modèle économique de l'entreprise de presse, sur la base du contrat-programme signé en 2005 entre le gouvernement et les éditeurs de presse. Quelque 59 titres, dont deux dans le cadre de la préservation de la pluralité, ont bénéficié de la première tranche de ces subventions (75 pc), explique le rapport, précisant qu'il s'agit de 21 quotidiens, 26 hebdomadaires et deux bihebdomadaires. Soulignant que les subventions sont accordées selon des critères précis, dont le respect d'un quota minimum de journalistes permanents, le document note que les structures bénéficiaires sont tenues de publier leurs comptes annuels, favorisant ainsi davantage de transparence à l'adresse des publications. Concernant le soutien de la presse régionale et locale, le rapport révèle que plusieurs publications à tirage faible, se voient accorder, selon des critères bien définis, une part de la subvention publique de la presse écrite, précisant qu'en 2012, 11 titres régionaux en ont bénéficié. Le rapport annuel indique, par ailleurs, qu'il a été procédé, en coordination avec les éditeurs de presse, à l'élaboration d'un nouveau contrat-programme pour la presse écrite couvrant la période 2013-2016, notant que la nouvelle philosophie de subvention, à savoir “Subvention pour la continuité", vise essentiellement à moderniser l'entreprise de presse, préserver la pluralité, améliorer les conditions professionnelles et sociales de journalistes, promouvoir la formation continue, assurer la mise à niveau de la presse en termes de qualité et de technologie, soutenir le tirage ou encore qualifier les ressources humaines. Selon le document, les subventions ont été accordées par une commission mixte, comprenant des représentants de la fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), qui a tenu en 2012 quatre réunions et qui opère sur la base de critères qu'équité et de transparence. Outre la liste de publications bénéficiaires, huit intermédiaires de presse, dont certains affiliés à des partis de l'opposition, ont été ajoutés au titre de 2012, souligne-t-on. En vue de remédier à la suspension, entre 2007 et 2011, de publication des montants de la subvention accordée aux publications nationales et en vue de davantage de transparence, le ministère de la communication a procédé à la publication de ces chiffres depuis 2005 et jusqu'en 2011. Concernant la transparence du secteur de la publicité, des annonces administratives et des incitations fiscales, le rapport fait état de 149 publications ayant bénéficié des revenus de publicité dans le cadre de la contribution de la publicité à la promotion de la pluralité, dont 23 quotidiens, 47 hebdomadaires, 57 revues mensuelles, 10 revues trimestrielles et 8 semi-mensuelles. Les investissements publicitaires au niveau de la presse écrite, de la radio et télévision ont été, selon un document publié en 2012 par l'association des annonceurs, de 4,11 milliards dh (MMDH), dont 1,23 MMDH pour la presse écrite, 1,99 MMDH pour les chaînes de télévision et 898 MDH pour les stations radio. Le marché global de la publicité, poursuit le rapport, a été de 5,63 MMDH, se répartissant à raison de 35 pc pour les chaînes de télévision, 26 pc pour les panneaux publicitaires, 22 pc pour les journaux et 16 pc pour les radios. Un débat national sur l'organisation du secteur de la publicité dans la presse écrite a été lancé, l'objectif étant de mettre à niveau le domaine publicitaire et d'actualiser l'arsenal juridique le régissant, indique encore le rapport, précisant qu'il s'agit également de mettre en place un mécanisme d'autorégulation qui garantit les conditions de transparence, d'efficacité, d'équité et de compétitivité. Les dispositions relatives au secteur de la publicité seront intégrées dans les textes organisant la presse écrite dont la révision est en cours, ajoute-t-on. Le rapport relève, en outre, qu'aucun incident de suspension de la publicité comme moyen de pression, n'a été enregistré, faisant savoir qu'en concertation avec les professionnels de la publicité, il sera procédé, concernant les annonces juridiques et administratives, à la mise en place d'un accord définissant les marges minimale et maximale des tarifs publicitaires en vue d'atténuer les incidences du monopole. Rappelant, à cet égard, que le marché des annonces juridiques et administratives est estimé à 50 MDH annuels, le rapport souligne qu'une exonération de la TVA a été adoptée afin de soutenir le tirage de presse et de promouvoir la production audio-visuelle.