La Société nationale de la Radio Télévision sera créée le 4 avril prochain, a annoncé le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Nabil Benabdellah. S'exprimant, mercredi soir, dans le cadre de l'émission "Likaa Maftouh" diffusée par la première chaîne de télévision nationale (TVM), M. Benabdellah a rassuré les employés de la Radio et Télévision marocaine (RTM) qu'ils préserveront leur statut au sein de la nouvelle société dans des conditions et avec des salaires meilleurs et qu'ils bénéficieront de la promotion à laquelle ils ont droit. Les employés de la RTM bénéficieront, à l'instar des fonctionnaires de l'Etat, du départ volontaire, a ajouté le ministre, expliquant que la création de la nouvelle société n'annule pas le statut de fonctionnaire de ces agents et ce, jusqu'à l'adoption du cahier des charges. Concernant la presse écrite, M. Benabdellah a souligné que le soutien de l'Etat aux entreprises de presse doit s'inscrire dans un processus de modernisation et de mise à niveau selon une vision novatrice. Selon lui, "il faut considérer le champ médiatique comme un secteur économique par excellence qui produit des richesses et créé des postes d'emploi. Il doit donc disposer d'entreprises fortes, saines, développées, efficientes et respectant les lois en vigueur tout en bénéficiant des mêmes conditions de mise à niveau et de modernisation que les autres secteurs". A ce propos, M. Benabdellah a expliqué qu'il s'agit là de deniers publics et par conséquent l'Etat doit être au fait de la manière dont ces fonds sont dépensés, précisant que la ligne éditoriale de l'entreprise de presse et sa liberté n'ont rien à voir avec le contrat-programme qui prévoit une série de dispositions permettant à l'entreprise de presse de bénéficier des mesures gouvernementales visant sa modernisation et sa mise à niveau. D'après le contrat-programme, a-t-il dit, il sera procédé à la création d'une commission mixte comprenant les représentants de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux et des ministères de la Communication et des Finances, ajoutant que cette commission recevra les demandes des entreprises de presse désirant bénéficier de ce soutien, qu'elles soient nationales, régionales, locales, partisanes ou indépendantes. "L'essentiel est que ces entreprises répondent à certaines conditions, dans le cadre des lois en vigueur dans le pays, qu'elles soient signataires de la convention collective en s'engageant à l'application de ses dispositions, et qu'elles s'engagent à publier en toute transparence les résultats financiers, les tirages et les chiffres de ventes", a-t-il souligné. Il a souligné que le gouvernement vise, à travers le soutien accordé, le développement de l'entreprise de presse, le pluralisme et la consécration de la liberté de presse, "mais selon des conditions claires, précises, constantes et transparentes s'appliquant à tous", mettant l'accent sur la nécessité de respecter la déontologie, de favoriser les conditions idoines permettant au journaliste d'accéder à l'information et de réviser la loi régissant la profession conformément à une approche globale et partant d'un esprit de concertation, de dialogue et de partenariat. M. Benabdellah a appelé à faire de cette loi l'une des plus modernes dans le monde. Répondant à une question sur la création d'un Conseil de presse, le ministre a indiqué que nombre de pays démocratiques ont créé des conseils de presse dont les prérogatives et les missions se ressemblent tout en préservant les spécificités locales. Ces conseils, qui se caractérisent par leur indépendance et sont composés de professionnels et de représentants du public, débattent de tout ce qui se rapporte à la profession en toute liberté et conformément à des normes et des lois visant à contribuer au développement de cette profession et à consacrer la liberté de la presse. Au sujet de la répartition du budget publicitaire, M. Benabdallah a souligné que le marché de la publicité est régi par les relations personnelles entre l'annonceur et le média par le biais de l'agence publicitaire et que par conséquent l'Etat ne peut intervenir pour orienter les annonceurs, ajoutant que les annonces administratives sont centralisées au niveau du ministère et sont ensuite réparties à parts égales aux différents journaux.